Le président du Sénat déclare qu’il existe la possibilité que plusieurs candidats, hommes et femmes, puissent représenter la droite lors de la présidentielle de 2027.
Jeudi 22 mai sur France Inter, Gérard Larcher, président du Sénat, a affirmé que Bruno Retailleau « possède les compétences nécessaires » pour prétendre à la présidence de la République, peu après que ce dernier ait été élu à la tête du parti Les Républicains dimanche. Toutefois, il a nuancé ses propos en précisant : « C’est un homme pragmatique, doté de bon sens. La présidentielle reste un rendez-vous que nous aborderons une fois la période des élections municipales passée ». Selon lui, plusieurs personnalités « peuvent représenter la droite » et il faudra « attendre et voir qui saura s’imposer. Pour l’instant, concentrons-nous sur la construction d’un projet à soumettre aux Français », a-t-il conclu.
Les critiques sur l’orientation politique des LR
Actuellement, la ligne adoptée par Les Républicains est pointée du doigt, notamment à cause de sa proximité apparente avec certaines idées d’extrême droite. C’est ce que dénonce l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui parle d’une « dérive dramatique » de son ancien camp. Sur 42mag.fr mardi, il a dénoncé « la transformation de ce parti, autrefois qualifié de droite républicaine, en une droite réactionnaire, ultra-conservatrice et identitaire, qui se lance dans une compétition avec le Rassemblement national ». Il a également ajouté : « Quand j’entends Monsieur Retailleau sur plusieurs sujets, j’ai du mal à distinguer ses propos de ceux portés par le Rassemblement national ».
La réponse de Gérard Larcher face aux accusations
En réponse à ces critiques, Gérard Larcher a indiqué : « Sur certains points, j’ai même du mal à distinguer les remarques de Dominique de Villepin, dont j’ai été ministre, de celles tenues par l’extrême gauche ». Il insiste sur le fait qu’« au fond, il existe une véritable différence » entre Les Républicains et le Rassemblement national. Il cite en exemple « leurs conceptions divergentes de l’économie, de l’équilibre social et de la laïcité ». Pour lui, « Bruno Retailleau ne peut en aucun cas être assimilé à Jordan Bardella », le chef de file du Rassemblement national.
Les inquiétudes du RN face à Retailleau
Gérard Larcher a également souligné que « Jordan Bardella, tout comme Marine Le Pen, redoutent la réimplantation politique de Bruno Retailleau dans un espace qu’ils croyaient déjà leur acquis ». Selon lui, le défi pour le dirigeant des Républicains est désormais de « récupérer des électeurs, certains ayant pu se tourner vers le Rassemblement national, d’autres vers Emmanuel Macron. C’est l’objectif que nous poursuivons », a affirmé le président du Sénat.