Plébiscite, scrutin proportionnel, assemblées citoyennes… Y a-t-il une méthode véritablement efficace pour surpasser les impasses politiques et revitaliser notre système démocratique ?
Le dimanche 4 mai, le Premier ministre a évoqué dans le Journal du Dimanche son désir de proposer un « plan global » en référendum pour le budget de 2026. Ce plan inclurait diverses mesures visant à réduire les dépenses publiques, essentielles pour diminuer les déficits et la dette historique.
L’objectif ambitieux pour 2026 est de parvenir à 40 milliards d’euros. Selon lui, ce défi est vital pour « l’avenir du pays » et « exigera des efforts de chacun ». François Bayrou estime qu’il lui faut « le soutien des citoyens français » pour relever ce défi. D’un point de vue démocratique, ça semble une logique inattaquable, mais politiquement, c’est presque impraticable.
Un accord difficile à obtenir
En premier lieu, bien que le gouvernement puisse émettre la proposition, seul le président de la République a le pouvoir de lancer un référendum. Actuellement, l’Élysée semble peu enthousiaste face à cette idée. Un référendum met souvent en jeu le capital politique du président. Considérant sa popularité actuelle, il paraît improbable qu’Emmanuel Macron, affaibli par l’impopularité de François Bayrou, puisse réussir à convaincre les Français d’accepter des mesures d’austérité.
Par ailleurs, il est difficile de définir une question claire et concise pour les électeurs. Si les citoyens doivent répondre simplement par oui ou non, ils pourraient être enclins à répondre davantage à la personne qui pose la question qu’à la question elle-même. Enfin, un autre problème majeur est que la loi de finances de 2026, incluant les économies de 40 milliards d’euros, doit être approuvée par le Parlement. Que se passerait-il si dans le même temps, le non l’emporte au référendum ?
Quelles sont les motivations derrière cette initiative ?
Alors, pourquoi François Bayrou propose-t-il une initiative aussi risquée ? Principalement pour sensibiliser les Français et les éduquer sur le sujet. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de sa conférence de presse du 14 avril, où il a solennellement alerté le pays sur la gravité de la situation financière.
Il cherche aussi à faire pression sur les partis politiques et à contourner l’Assemblée, bloquée par l’absence de majorité claire. Ses consultations sur la proportionnelle visent le même objectif. À court terme, il espère gagner du temps en repoussant la menace de censure, et à plus long terme, il souhaite trouver des moyens pour surmonter la crise démocratique actuelle.
Bien que l’intention soit louable, son efficacité reste très incertaine. Toutes ces propositions institutionnelles – qu’il s’agisse de référendum, de proportionnelle, ou même de la nouvelle convention citoyenne évoquée par Emmanuel Macron concernant le « temps de l’enfant » – sont également des aveux de faiblesse pour un gouvernement qui manque de moyens politiques pour mener à bien des réformes majeures.