Le ministère de l’Agriculture a révélé mardi que les financements alloués à l’Agence bio subiront une diminution importante.
Les réductions budgétaires touchant l’Agence bio suscitent de vives réactions. Le ministère de l’Agriculture a annoncé, mardi 20 mai, une diminution d’au moins 15 millions d’euros des fonds alloués à cette agence publique chargée de promouvoir l’agriculture biologique. Ces ajustements budgétaires s’inscrivent dans une logique de maîtrise des dépenses, mais ils provoquent un malaise au sein de l’Assemblée nationale, notamment chez les députés écologistes.
Les représentants écologistes critiquent vivement cette décision qu’ils jugent anachronique et profondément injuste. Benoît Biteau, député écologiste de Charente-Maritime et agriculteur bio lui-même, exprime son mécontentement : « Pourquoi continue-t-on à financer le développement et la communication des autres secteurs agricoles tout en reléguant la bio au second plan en termes de financement ? » Selon lui, la politique gouvernementale devrait aller dans une autre direction. « Alignés avec les défis actuels, nous devrions avant tout encourager et accompagner les agriculteurs qui souhaitent se tourner vers l’agriculture biologique », défend-il.
Un avenir incertain
Dans le détail, le budget prévoit une diminution de dix millions d’euros pour le fonds Avenir bio cette année, ce qui impacte directement le soutien à des projets portés par des agriculteurs engagés dans cette filière. Par ailleurs, cinq millions d’euros de moins seront consacrés à la communication, un contexte d’autant plus problématique que l’Agence bio observe actuellement une dynamique positive de croissance de la consommation bio. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, exprime une profonde inquiétude face à ces coupes : « D’un côté, la loi relative aux pesticides est présentée à l’Assemblée le 26 mai, et de l’autre, on assiste à une attaque contre l’Agence bio. »
Le futur de l’Agence bio reste incertain. Des discussions ont déjà évoqué la possibilité de fusionner l’agence avec une autre structure ou même de supprimer entièrement son existence, dans une optique d’économie budgétaire. Ses dirigeants seront auditionnés ce jeudi devant la commission d’enquête du Sénat, chargée d’étudier la situation des agences publiques.