Le ministre de la Justice envisage différentes possibilités de réformes. Il propose, entre autres, de donner une portée plus large à la procédure de « plaider coupable ». De plus, il envisage d’introduire des établissements pénitentiaires axés sur des thématiques spécifiques.
Alors qu’il s’apprête à envoyer une lettre aux personnels judiciaires lundi 12 mai pour détailler les actions envisagées d’ici la fin du mandat présidentiel, le ministre de la Justice suscite des critiques de la part de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté. « C’est une grande déception », déclare Dominique Simonnot, lors de son entretien avec 42mag.fr, le dimanche 11 mai.
Le point principal de désaccord avec le ministre concerne les stratégies proposées pour désengorger les établissements pénitentiaires. Un rapport, remis au ministère le samedi 10 mai par plusieurs magistrats, recommande une « réduction exceptionnelle de peine » pour une grande partie des prisonniers. Cette approche, qui avait été adoptée durant la pandémie de Covid-19, est maintenant rejetée par Gérald Darmanin.
Une surpopulation des prisons sans précédent
Dans sa lettre destinée aux magistrats, le ministre propose de miser sur des peines alternatives à la détention pour les primo-délinquants. Il s’agit notamment des aménagements de peine, des travaux d’intérêt général et des jours-amende. Ces suggestions s’inspirent du système judiciaire allemand, le seul en Europe où la surpopulation carcérale n’est pas un problème. Dominique Simonnot approuve pleinement ces alternatives, mais critique leur insuffisance pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale.
Actuellement, les prisons françaises affichent un taux d’occupation de 133%, avec près de 83 000 détenus pour seulement 62 000 places. Dans certaines régions, ce taux peut même atteindre 250%, souligne Dominique Simonnot, qui plaide pour le développement de la réinsertion par l’emploi plutôt que le « prolongement des peines ». « Où est la volonté de réinsérer ? », s’interroge-t-elle. Elle indique que 75% des prisonniers en Allemagne travaillent, contre seulement 28% en France.