« Nous ne sommes pas dans une approche coercitive », affirme la sénatrice Corinne Imbert sur France Inter. Elle est la rapporteuse du nouveau projet de loi destiné à combattre les déserts médicaux.
Pour faire face aux déserts médicaux, des sénateurs ont élaboré une nouvelle proposition de loi qu’ils jugent « bien plus équilibrée » par rapport à celle visant à réguler l’implantation des médecins, a déclaré Corinne Imbert, sénatrice Les Républicains, mercredi 7 mai sur France Inter. Ce projet, soutenu par le sénateur LR Philippe Mouiller, a été présenté en commission au Sénat mardi 6 mai après-midi et sera discuté en séance à partir du 12 mai. Le texte suggère que l’installation des médecins généralistes dans les zones bien pourvues soit conditionnée par un exercice partiel dans les territoires moins dotés.
La question des déserts médicaux est déjà un point central à l’Assemblée, où la proposition transpartisane du socialiste Guillaume Garot sur la régulation de l’installation des médecins est débattue. Cette proposition reçoit de vives critiques du secteur, qui rejette toute contrainte sur le lieu d’installation des médecins généralistes.
Dans le projet des sénateurs, il ne s’agit plus de contraintes, mais de solidarité entre médecins proches géographiquement, affirme Corinne Imbert. « Ce qui nous distingue de la proposition Garot, c’est l’implication des élus locaux pour évaluer les besoins, sans recourir à la coercition », précise la sénatrice. Elle défend ainsi une proposition « beaucoup plus équilibrée ».
Un projet plus acceptable pour le Syndicat des médecins généralistes
Le Syndicat des médecins généralistes (MG France, majoritaire chez les libéraux) considère ce projet comme plus acceptable que celui des députés. « À ce stade, miser sur la subsidiarité des territoires en évitant la contrainte, tout en offrant les moyens nécessaires, semble être la démarche la plus logique et potentiellement la plus pertinente », estime Yoan Saynac, médecin généraliste à Pantin et vice-président de MG France. Cependant, il nuance en ajoutant que « ce n’est ni une panacée ni une solution magique pour résoudre les problèmes de densité médicale ».
Cette proposition s’aligne avec les mesures annoncées fin avril par le Premier ministre François Bayrou, qui souhaite instaurer jusqu’à deux jours de consultations par mois dans les zones prioritaires et accélérer les efforts sur la question des déserts médicaux.