C’est la première fois qu’une recherche parvient à estimer concrètement le nombre de victimes humaines liées au scandale du « Dieselgate ». Plusieurs fabricants automobiles avaient dissimulé les véritables niveaux d’oxydes d’azote rejetés par leurs voitures. Ces pollutions non déclarées auraient conduit, en France, à environ 16 000 morts sur la période allant de 2009 à 2024.
À la suite du scandale industriel du « dieselgate », une nouvelle controverse sanitaire est en train d’émerger. Une association spécialisée dans la qualité de l’air a examiné les conséquences sur la santé publique des moteurs diesel trafiqués, qui émettent des polluants au-delà des limites européennes. En France uniquement, ces véhicules seraient responsables de la mort de 16 000 personnes depuis 2009.
« Le gouvernement porte une lourde responsabilité. Une intervention décidée dès 2015 aurait pu préserver des dizaines de milliers de vies », affirme Anne Lassman-Trappier, experte en qualité de l’air et mobilité pour France Nature Environnement.
Toujours pas de mesures punitives en France
Interrogés par France Télévisions, les constructeurs automobiles français n’ont pas répondu à leurs sollicitations. Le ministère de la Santé se montre attentif au sujet, mais attend « une analyse indépendante et rigoureuse » réalisée par Santé publique France avant toute action.
En septembre 2015, l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA) accusait Volkswagen d’avoir manipulé les tests d’émissions d’oxyde d’azote, ce qui avait conduit à la démission de son dirigeant. En France, une enquête pénale a été ouverte en janvier 2017 contre Renault, suivie de procédures contre Fiat Chrysler et PSA, dont les dirigeants ont tous été mis en examen. En juin 2023, l’ancien PDG d’Audi, condamné en Allemagne pour son rôle dans la fraude, a reconnu les faits. Pourtant, aucune sanction n’a encore été prononcée en France.
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