En accédant positivement à cette requête solennelle, François Bayrou conduit l’État à accomplir un geste historique, imprégné de reconnaissance et de dignité. Cela représente un puissant symbole, déclarent les deux élus dans un communiqué diffusé mardi.
Max Mathiasin et Olivier Serva, députés de Guadeloupe et membres du groupe Liot, expriment leur satisfaction, mardi 13 mai, à travers un communiqué envoyé à l’Agence Radio France. Ils félicitent le Premier ministre François Bayrou pour son engagement à proposer un texte visant à abroger le Code noir, qui régulait autrefois l’esclavage dans les colonies françaises. Olivier Serva précise que cet engagement est renforcé par la nomination d’Aurore Bergé, ministre de l’Égalité femmes-hommes, chargée de collaborer avec le groupe Liot pour préparer une proposition de loi à présenter au Parlement.
Les deux députés guadeloupéens soulignent que, par cette réponse favorable à une demande officielle, François Bayrou pousse l’État à poser un geste historique de reconnaissance et de dignité. Ils déclarent que ce symbole fort ne fera pas oublier le passé, mais qu’il honorera celles et ceux qui ont souffert. Il s’agit de rendre hommage à la dignité humaine de ces hommes et femmes réduits à la captivité, ainsi qu’à leurs descendants, en poursuivant une justice réparatrice.
Une « anomalie historique »
Cette annonce intervient peu après le 10 mai, la Journée nationale de commémoration de la traite, de l’esclavage et de leur abolition. Il est essentiel de rappeler que le Code noir, publié en 1685, constituait un ensemble d’ordonnances royales qui définissaient l’esclavage des êtres humains. Ce document réduisait ces personnes à l’état de biens meubles et prescrivait des punitions inhumaines comme les coups de fouet, le marquage au fer rouge, ou encore la peine de mort. Rédigé et instauré par Jean-Baptiste Colbert sous Louis XIV, ce texte a marqué l’histoire.
Malgré l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848 et la reconnaissance par la France de la traite négrière et de l’esclavage comme « crimes contre l’humanité », le Code noir n’a jamais été officiellement révoqué. Les deux députés affirment que cette anomalie historique, bien que n’ayant plus d’effet légal aujourd’hui, continue de ternir les fondements de la République.