Le mouvement politique soutenant le président, dont la direction est assurée par l’ancien chef du gouvernement, souhaite également instaurer une infraction spécifique visant à sanctionner les parents qui forceraient leurs filles mineures à adopter le port du voile. Cette mesure serait tournée vers la répression de toute forme de pression exercée sur les jeunes filles pour qu’elles portent ce symbole religieux, établissant ainsi un délit de contrainte dans ce contexte.
Après avoir abordé la question du port de l’abaya, Gabriel Attal s’attaque désormais à celle du voile chez les enfants. Le parti Renaissance, dirigé par l’ancien Premier ministre, souhaite notamment interdire le port du voile aux mineures de moins de 15 ans dans l’espace public, selon une information révélée par Le Parisien et confirmée par l’AFP mardi 20 mai. Face à ce que les auteurs du projet décrivent comme un phénomène de « durcissement des pratiques religieuses », le parti fondé par Emmanuel Macron propose ainsi « d’interdire le port du voile aux mineures de moins de 15 ans dans les lieux publics, au motif que cela porte gravement atteinte à l’égalité entre les sexes ainsi qu’à la protection des enfants ».
Le parti présidentiel, qui tiendra lundi une convention dédiée aux questions de souveraineté et de sécurité, souhaite également instaurer « un délit de contrainte au port du voile pour sanctionner les parents qui forceraient leurs filles mineures à le porter ».
Le rapport sur l’islamisme, un véritable choc
En outre, Renaissance propose d’adopter une « seconde loi contre le séparatisme sous la forme d’une loi ciblant l’infiltration islamiste », en complément de la loi adoptée en 2021 portée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin. Cette nouvelle législation introduirait un « délit de communautarisme qui viendrait compléter le délit de séparatisme », afin de « sanctionner toute incitation à rejeter les lois de la République ou la volonté d’imposer des règles contraires à celles de la République dans un territoire ou une association ».
Ces propositions viennent alors qu’un rapport gouvernemental dédié aux Frères musulmans souligne une « menace pour la cohésion nationale » liée à la montée d’un islamisme « par le bas », c’est-à-dire au niveau des collectivités locales. Ce document, qui doit être examiné mercredi lors d’un Conseil de défense, est considéré comme « un coup de semonce pour tous ceux qui défendent les principes et les valeurs de la République », a déclaré Gabriel Attal mercredi devant la presse à l’Assemblée nationale. « Il ne faut pas rester passifs », a-t-il insisté, ajoutant que « c’est une question essentielle liée à la protection des enfants et des mineurs ».