Le représentant politique affilié au centre exprime sa réponse suite aux découvertes mises au jour par la cellule d’investigation de Radio France concernant la contamination de plusieurs produits alimentaires par ce solvant issu du pétrole, tels que la viande, les œufs ou encore le beurre.
La cellule investigation de Radio France a publié vendredi 23 mai une enquête révélant, à partir des analyses de deux laboratoires, la présence d’hexane, un solvant dérivé du pétrole, dans divers aliments tels que le lait ou le beurre. À cette occasion, Richard Ramos, député du Modem, invité sur 42mag.fr ce même jour, a réaffirmé son opposition ferme à l’usage de ce composé chimique par l’industrie agroalimentaire. « Cela peut entraîner des risques mortels, il me semble donc essentiel d’en informer clairement les consommateurs, et mon combat est aussi d’œuvrer pour son interdiction », a déclaré l’élu originaire du Loiret, qui a dernièrement déposé une proposition de loi visant à proscrire l’emploi de l’hexane.
Richard Ramos a d’abord rappelé que son projet législatif était actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale. De plus, une mission d’information est en cours afin de faire progresser la réflexion sur ce sujet en organisant notamment des auditions avec « des experts scientifiques ainsi que des représentants de l’industrie concernés par l’utilisation de l’hexane ».
Entre information sur l’étiquette et interdiction totale
Cependant, selon Richard Ramos, il ne faut pas pour autant accabler « les producteurs laitiers injustement », même si l’hexane a été détecté dans plusieurs produits laitiers examinés dans le cadre de cette étude. Le député modère, attribuant la responsabilité à « ceux qui extraient l’huile en utilisant ce solvant dans une optique purement financière (…) avant de commercialiser des aliments pour animaux contenant de l’hexane ».
« Ce produit soulève effectivement un problème sérieux, que nous mettons aujourd’hui en lumière. Trouvez-vous acceptable que des denrées comportent des résidus pétroliers sans que cela soit clairement indiqué sur leur emballage ? À tout le moins, il faudrait mentionner sur l’étiquette : ‘présence de résidus pétroliers dans votre alimentation’ ; au pire, il faudra envisager son interdiction complète », a-t-il ajouté.
Lors de cette même interview, le député a également annoncé qu’il allait lancer une mission d’information à la rentrée pour approfondir cette question. Par ailleurs, l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) projette de réévaluer ses conclusions sur l’hexane dès le mois prochain. Cet organisme a d’ores et déjà reconnu que ses connaissances concernant la toxicité de l’hexane ainsi que sa présence dans les produits alimentaires de consommation courante méritaient une mise à jour.