Le mercredi 30 avril, lors de la réunion de la commission des lois, un projet de loi a été approuvé. Ce texte vise à introduire la notion d’ « homicide routier » pour désigner un accident fatal provoqué par un conducteur ayant adopté un comportement volontairement dangereux, tel que la conduite en état d’ivresse, sous l’influence de stupéfiants, ou sans permis de conduire.
Le texte approuvé le mercredi 30 avril par la commission des lois vise à requalifier un accident mortel causé par un conducteur imprudent en « homicide routier ». Ce projet sera discuté mardi prochain à l’Assemblée nationale. « Il est impératif d’agir et de doter la législation d’un cadre moderne qui facilite le travail des juges », affirme Yannick Alléno sur 42mag.fr le jeudi 1er mai. Son fils de 24 ans, Antoine, a été mortellement percuté par un chauffard en 2022.
En novembre 2024, l’homme de 27 ans responsable de la mort d’Antoine Alléno a été jugé coupable par le tribunal correctionnel pour homicide involontaire, avec au moins deux circonstances aggravantes, ainsi que pour blessures involontaires et vol avec violence. Il a écopé de sept ans de prison ferme. Le conducteur, en état d’ébriété et sans permis, conduisant une Audi RS6 volée à 120 km/h dans des rues limitées à 30 km/h à Paris, avait percuté un VTC et un taxi avant de perdre le contrôle et de percuter le scooter d’Antoine Alléno, entraînant son décès. Le chauffard avait pris la fuite mais fut rapidement arrêté avec un taux d’alcoolémie de 1,56 g/l.
« Ces actes doivent être traités comme des meurtres »
« Tous les éléments constitutifs de l’homicide sont présents », affirme Yannick Alléno, « donc il faut traiter ces actes comme des meurtres ». Il insiste sur l’importance de « reconnaître les faits et d’utiliser les termes appropriés pour décrire ce qui s’est passé », surtout pour les victimes. « Quand j’ai rencontré la juge d’instruction qui m’a informé du décès de mon fils et m’a dit ‘il n’a pas eu l’intention de le tuer’, c’était bouleversant », confie l’étoilé chef.
« De plus, durant le procès d’Antoine, l’idée de recourir à la notion d’homicide routier inquiétait les avocats de la partie adverse, redoutant que le responsable soit jugé comme tel », explique Yannick Alléno. Il espère que cela « va renforcer le système judiciaire et rendre les sanctions plus sévères », tout en critiquant le système actuel qu’il trouve « totalement inadéquat », car bien qu’on « puisse être condamné à dix ans de prison avec des circonstances aggravantes », les peines « sont en moyenne réduites à peine deux ans ». Il conclut qu’il est crucial de « mettre en place une législation moderne pour faciliter le travail des juges ».