La présidence française a rejeté comme des «fausses nouvelles», une théorie du complot viral affirmant à tort que le président Emmanuel Macron et d’autres dirigeants européens ont été vus prendre de la drogue dans un train.
Le palais d’Elysée a riposté contre les « fausses nouvelles » diffusées par les « ennemis de la France » après que les comptes de médias sociaux appartenant à des personnalités d’extrême droite et aux responsables russes ont faussement affirmé que les dirigeants européens, dont le président Emmanuel Macron, ont été vus prendre de la drogue dans un train.
L’accusation sans fondement a fait des vagues sur X, à l’origine remuées par l’animatrice de radio américaine et théoricien du complot Alex Jones, avant d’être récupérée par des responsables russes tels que la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
L’incident présumé impliquait de véritables images montrant Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ayant une réunion dans un compartiment de train en route vers Kiev pour des entretiens avec le leader ukrainien Volodymyr Zelensky samedi.
Alors que Merz et Starmer entraient dans le compartiment, Macron a été vu se déplaçant un tissu blanc de la table.
Les comptes de médias sociaux ont ensuite affirmé, sans la moindre preuve, que l’objet blanc contenait de la cocaïne.
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« Lorsque l’unité européenne devient gênante, la désinformation peut être si désespérée que de faire ressembler un tissu simple à des médicaments », a déclaré l’Elysée lundi dans un communiqué sur son propre compte X.
« Cette fausse nouvelle est colportée par les adversaires de la France, à la fois étrangers et nationaux. Nous devons rester vigilants contre une telle manipulation », a ajouté le communiqué.
Pour contrer les affirmations, l’Elysée a publié une photo zoomant sur l’objet blanc, avec la légende: « Ceci est un tissu pour vous souffler le nez. »
Accompagnant une photo des trois dirigeants, il a ajouté: « C’est l’unité européenne pour la paix ».
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‘Canular flagrant’
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noel Barrot, ne s’est pas retenu, accusant la Russie d’être « désespéré » de perturber les efforts de paix en Ukraine. « Vous recourons à des canuèges flagrants maintenant. Ce n’est pas seulement irresponsable – c’est carrément pathétique », a-t-il posté sur X.
Barrot a souligné que la désinformation avait été partagée par Zakharova et Kirill Dmitriev, un haut responsable russe impliqué dans des pourparlers avec les États-Unis concernant l’Ukraine.
Contrairement aux postes trompeurs, les images ont été prises sur le chemin des dirigeants à Kiev, pas après leurs entretiens avec Zelensky. Zelensky lui-même a été la cible des allégations répétées et non fondées de la consommation de drogue des responsables russes et des médias d’État.
Les publications sur les réseaux sociaux ont également fait référence à une cuillère sur la table que Merz a récupérée, suggérant que cela faisait partie de la consommation de drogues supposée.
Cependant, les photos prises par l’AFP et d’autres organisations de médias ont montré que l’objet blanc n’était rien de plus qu’un tissu froissé.
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Désinformation
L’Ukraine Center for Counter Disinformation a accusé la Russie d’avoir tenté de discréditer les initiatives de paix défendues par les dirigeants européens, visant à mettre fin au conflit en cours sur trois ans déclenché par l’invasion à grande échelle de la Russie en février 2022.
« Cet épisode désolé met vraiment en évidence l’état de la diplomatie russe aujourd’hui – plus sur la diffusion de la désinformation qu’autre chose », a commenté le centre.
La France, aux côtés de ses alliés européens, a longtemps critiqué la Russie pour avoir manié la désinformation en tant qu’arme pour influencer l’opinion publique en Europe et saper le soutien à l’Ukraine.
L’agence de sécurité en ligne française, Viginum, a rapporté mercredi qu’elle avait surveillé près de 80 campagnes de désinformation motivées par les opérateurs russes d’août 2023 au début mars 2025, ciblant principalement l’Ukraine et ses alliés, y compris la France.