La France marque samedi sa Journée commémorative nationale pour l’esclavage et ses abolitions. La ville d’Arcueil dans la banlieue de Paris dévoile une stèle commémorative – une partie des efforts nationaux plus larges pour créer plus de sites commémoratifs qui reconnaissent le rôle du pays dans l’esclavage.
Depuis 2006, la France le 10 mai a commémoré la traite des esclaves et son abolition. avec la date choisie car elle marque l’adoption définitive en 2001 de la loi de Taubira, qui reconnaît la traite des esclaves et l’esclavage comme des crimes contre l’humanité.
Les premières villes à établir un site d’esclavage en France étaient celles qui ont une histoire directement liée à la traite des esclaves, comme les ports de Nantes, Bordeaux et La Rochelle.
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Arcueil, dans la banlieue sud de Paris, cependant, voulait avoir un site commémoratif malgré le fait de ne pas avoir ce lien direct.
La petite ville, de 21 000 habitants, a installé une stèle commémorative sur un site commémoratif situé entre deux écoles primaires et secondaires.
« Le projet devait installer une colonne cassée, comme l’esclavage qui était également cassé. Vous pouvez voir que le haut est un peu cassé », explique Guillaume Guillot, maire adjoint d’Arcueil.
« Ensuite, l’idée était d’avoir une stèle qui aurait une plaque dessus, qui est la reconnaissance de l’esclavage. Il y avait du travail, en particulier avec les jeunes, pour décider de quelle phrase nous devons écrire sur la stèle.
« En fin de compte, il a été réduit au premier article de la loi de 2001, qui reconnaît l’esclavage comme un crime contre l’humanité par la France », a-t-il déclaré. « Nous avons ajouté cette phrase de (écrivain martiniquais français) édouard glissant sur la mémoire: les offensions de l’oubli et la mémoire, lorsqu’elle est partagée, abolit cette infraction. »
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Un lieu de réflexion
Au cours des 10 dernières années, la ville d’Arcueil avait organisé une commémoration tous les 10 mai au mémorial de la guerre de la ville.
« Il n’y avait pas de lieu de réflexion spécifique dédié à cela, et il semblait important de créer un endroit et quelque chose qui perdurerait également », a ajouté Guillot.
Damarys Maa Marchand, militante des droits des femmes et membre du collectif Les Chemins de la Mémoire (« Les chemins de mémoire ») ont dit du nouveau site commémoratif de la ville: « Au moment où j’ai besoin de force, je viendrai ici pour réfléchir. »
« Nous sommes allés dans des endroits où d’autres histoires de France ont été commémorées », a-t-elle ajouté. « Nous avons dit, un jour, il arrivera que nous aurons une place. »
La fondation du souvenir de l’esclavage enregistrera désormais ce nouveau site commémoratif.
La France a d’abord aboli l’esclavage dans ses colonies en 1794, pendant la Révolution française. Napoléon Bonaparte l’a ensuite rétabli en 1802.
Après des années de pression des abolitionnistes et des soulèvements dans les colonies – notamment en Martinique et en Guadeloupe – l’esclavage a été aboli en permanence en 1848.
► Ce rapport a été adapté du reportage du podcast de 42mag.fr en France, produit par Sylvie Koffi.