Quatre anciens soldats de l’élite 8th Marine Infantry Parachute Regiment dans le sud de la France ont déposé des plaintes officielles accusant leurs supérieurs de violence physique, de harcèlement moral et de traitement dégradant.
Les anciens officiers ont rejoint l’unité basée à Castres il y a quatre ans, dans l’espoir de consacrer leur vie aux militaires. Surnommé «Le Grand 8», le régiment a combattu en Afghanistan et est l’une des unités de combat les plus prestigieuses de France.
« Je visais à rejoindre les forces spéciales ou à devenir au moins un sous-officier. Maintenant, je suis en congé de maladie à cause de la dépression », a déclaré Clovis Tritto, l’un des plaignants, a dit Le Parisien tous les jours.
Tritto, 27 ans, affirme qu’il a été insulté et ostracisé à plusieurs reprises pour avoir refusé de participer à des rituels de bizutage et à un harcèlement de groupe orchestré par ses supérieurs.
Lui et trois autres ont déposé une plainte légale auprès du procureur de Paris le 9 mai. L’affaire cible leurs supérieurs et le ministère des Forces armées, les accusant de «violence délibérée, de harcèlement moral, de menaces, de mise en danger de la vie des autres et d’incitation au suicide».
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Méthodes archaïques et nocives
« Il s’agit d’une étape courageuse des jeunes hommes qui non seulement veulent dénoncer les abus graves qu’ils ont subis, mais espèrent également voir un véritable changement dans les pratiques militaires », a déclaré leur avocat, Thibault Laforcade, à l’agence de presse française AFP.
«Il est temps de réexaminer le fonctionnement de cette institution. Les militaires ne peuvent pas continuer à s’appuyer sur des méthodes archaïques et nuisibles.»
Laforcade a fait valoir que les recrues plus jeunes acceptent la discipline qui vient avec la vie de l’armée, mais les droits fondamentaux doivent être maintenus – même dans les murs régimentaires.
Dans une lettre adressée au ministre de la Défense Sébastien Lecornu, Laforcade a exhorté le gouvernement à «prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre ces problèmes systémiques».
D’autres membres de l’unité ont également parlé à Le Parisiendécrivant un climat de peur dans lequel les soldats qui ont été rejetés ont été isolés de leurs pairs et ont nié les contacts.
Ils ont également décrit le racisme «enraciné», en disant que des mots comme «bonobo» et «nègre» ont été utilisés librement.
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Politique de tolérance zéro
Le ministère des Forces armées a déclaré qu’il prenait les allégations «très au sérieux» et réaffirmait sa «politique de tolérance zéro» envers ces pratiques.
« L’armée française est déterminée à faire la lumière sur les faits et a lancé une enquête au niveau du commandement », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Il a également promis une pleine coopération avec les autorités judiciaires et a promis que si les allégations sont confirmées comme vraies, « les responsables seront confrontés à de graves sanctions disciplinaires ».
Tritto a déclaré que les deux tiers de ceux qui avaient rejoint le régiment la même année que lui ont depuis quitté l’armée, et un sur quatre a affaire à la dépression.
(avec des nouvelles)