Un ex-parole du Syrien islamiste rebelle a été jugé mardi en France, accusé de complicité des crimes de guerre pendant le conflit civil de la Syrie. C’est la première fois que de tels crimes sont jugés en France sous le principe de la juridiction universelle.
Les autorités françaises ont arrêté Majdi Nema, maintenant âgé de 36 ans, dans la ville sud de Marseille en 2020, après avoir voyagé dans le pays pour un programme d’échange d’étudiants.
Il a été détenu et inculpé en vertu du principe de la juridiction universelle, qui permet aux États de poursuivre les suspects accusés de crimes graves, peu importe où ils ont été commis.
NEMA – mieux connu par son alloush Nom-de-Guerre of Islam – a été accusé de complicité des crimes de guerre entre 2013 et 2016, lorsqu’il a été porte-parole d’un groupe rebelle islamiste syrien appelé Jaish al-Islam.
Cependant, NEMA a déclaré qu’il n’avait eu qu’un « rôle limité » dans le groupe d’opposition armée qui a été influencé dans la banlieue tenue par les rebelles de Damas pendant cette période.
Jaish al-Islam a été l’un des principaux groupes d’opposition combattant le gouvernement de Bashar al-Assad avant que les combattants dirigés par les islamistes ne l’ont renversé en décembre, mais il a également été accusé de terroriser les civils dans les zones qu’elle contrôlait.
Nema, qui risque jusqu’à 20 ans de prison si elle est reconnue coupable, a en particulier été accusée d’avoir aidé à recruter des enfants et des adolescents pour se battre pour le groupe.
Conflit complexe
Son arrestation est venue après que des groupes de défense des droits, dont la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), ont déposé une plainte pénale en France en 2019 contre les membres de Jaish al-Islam pour leurs crimes présumés.
C’est le FIDH qui a découvert que Nema était en France lors de la recherche sur la hiérarchie de Jaish Al-Islam et a informé les autorités françaises.
Marc Bailly, avocat du FIDH et certaines parties civiles du procès qui se déroule jusqu’au 27 mai, a déclaré que l’affaire serait « l’occasion de faire la lumière sur toute la complexité du conflit syrien, qui n’impliquait pas seulement des crimes de régime ».
Né en 1988, Nema était capitaine dans les forces armées syriennes avant de faire défection en 2012 et rejoignait le groupe qui deviendrait en 2013 connu sous le nom de Jaish al-Islam.
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Il a déclaré aux enquêteurs qu’il avait quitté l’est de la Ghouta en mai 2013 et avait traversé la frontière à la Turquie, où il a travaillé comme porte-parole du groupe, avant de quitter le groupe en 2016.
Il a cité sa présence en Turquie dans le cadre de sa défense.
NEMA s’est rendu en France en novembre 2019 dans le cadre d’un programme d’échange universitaire et a été arrêté en janvier 2020.
Il a été initialement inculpé pour complicité dans les disparitions forcées de quatre militants dans la Ghouta orientale fin 2013 – y compris le défenseur des droits éminents Razan Zaitouneh – mais ces accusations ont depuis été abandonnées pour des motifs de procédure.
Jaish al-Islam a été accusé de participation à l’enlèvement, bien qu’il ait nié cela.
Crimes graves
La France depuis 2010 a été en mesure d’essayer des affaires en vertu du principe de la compétence universelle, qui soutient que certains crimes sont si graves que tous les États ont l’obligation de poursuivre les délinquants.
Le plus haut tribunal du pays a confirmé ce principe en 2023, permettant à l’enquête sur NEMA de se poursuivre.
Un procès précédent en mai des Syriens a été accusé de leurs actions dans la guerre parce que les ressortissants français étaient les victimes, plutôt que sous le principe de la juridiction universelle.
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Ils ont été essayés par contumace.
Le conflit de la Syrie a tué plus d’un demi-million de personnes et déplacé des millions de plus de leurs maisons depuis qu’il a éclaté en 2011 avec une répression brutale contre les manifestations antigouvernementales.