Ahmed al-Charaa, lors de sa première tournée en Europe, a affirmé que garantir la sécurité des citoyens syriens est sa principale priorité.
Une première visite en Europe suscite des débats pour le président syrien. Ce mercredi 7 mai, Emmanuel Macron a reçu Ahmed al-Charaa, au pouvoir depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre. Lors d’une conférence à l’Élysée, le président français lui a demandé de « tout faire pour protéger l’ensemble des Syriens sans distinction, quelle que soit leur origine, leur religion ou leurs opinions ». La sécurité de la population syrienne est « la priorité principale », a affirmé le chef d’État syrien.
Emmanuel Macron a aussi indiqué qu’Ahmed al-Charaa devait « veiller à ce que les responsables » des récentes violences interconfessionnelles contre les Druzes et des « massacres » touchant la minorité alaouite en mars soient « traduits en justice ». Il a demandé à l’Union européenne de « sanctionner systématiquement les auteurs de ces exactions ». Le président français s’est prononcé également pour « la levée progressive des sanctions économiques européennes » si la stabilité est rétablie dans le pays par la coalition islamiste.
« Les sanctions doivent être levées », affirme Ahmed al-Charaa
« Rien ne justifie » le maintien des sanctions car « elles sont désormais imposées au peuple et non à ceux qui ont perpétré ces massacres », a affirmé le leader syrien. Ahmed al-Charaa a souligné que ces sanctions représentaient « un frein » au développement de son pays. « Nous en avons longuement discuté avec le président Macron aujourd’hui », a-t-il ajouté, précisant que le chef de l’État français avait « montré de la compréhension ».
Lorsqu’on l’a interrogé sur les jihadistes étrangers en Syrie, Ahmed al-Charaa a assuré que ces combattants « respecteraient la législation » et « ne seraient pas une menace pour leurs pays d’origine ». Il a évoqué la possibilité d’une « naturalisation » si les « conditions » sont adéquates, précisant que « nombre d’entre eux ont des épouses syriennes et des enfants ».
Ahmed al-Charaa a aussi confirmé « des discussions indirectes » avec Israël « via des médiateurs (…) pour maîtriser la situation actuelle ». L’armée israélienne a annoncé samedi avoir renforcé sa présence dans le sud de la Syrie, se disant prête à défendre les villages druzes. De plus, plus de 20 frappes israéliennes ont ciblé des installations militaires à travers la Syrie de vendredi à samedi.