Le chef de l’État a pris la parole durant trois heures sur TF1, déclarant entre autres son intention de solliciter l’avis des Français par le biais d’un référendum « dans les prochains mois ».
Emmanuel Macron aborde des sujets variés tels que la situation en Ukraine et à Gaza, la réforme des retraites, les finances publiques et la fin de vie. Dans une émission sur TF1 diffusée le mardi 13 mai, le président a exprimé sa volonté d’utiliser le référendum pour s’adresser à la nation. À la veille de l’audition de François Bayrou dans l’affaire Bétharram, Macron a réaffirmé sa confiance envers son Premier ministre : « Je sais qui il est et j’ai confiance en lui, » a-t-il déclaré.
Le chef de l’État a répondu aux questions de divers intervieweurs, parmi lesquels la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet pour la réforme des retraites, le youtubeur Tibo Inshape pour le sport à l’école, le journaliste Charles Biétry sur la fin de vie, et Cécile Duflot, directrice d’Oxfam, concernant une potentielle taxe sur l’héritage. Franceinfo propose un aperçu des principaux points abordés par le président.
Il envisage toutes les options pour les référendums
Emmanuel Macron souhaite organiser « une consultation, plusieurs référendums dans les mois à venir ». Il explique que si une loi venait à être « bloquée au Parlement, » il serait nécessaire de « ne rien s’interdire ». Il plaide pour le recours au référendum lorsqu’un blocage se présente, sans donner de détails précis sur le calendrier ni les sujets potentiels. Toutefois, il envisage des référendums concernant « les grandes réformes économiques, sociales et éducatives, » tout en écartant une nouvelle fois une consultation sur l’immigration.
Aider à la fin de vie dans la dignité
En ce qui concerne le débat sur la fin de vie, Macron souhaite que le texte actuellement en discussion soit adopté : « On a un texte d’équilibre », souligne-t-il. Il évoque une loi empreinte d’humanité et de fraternité, permettant « d’aider à partir dans la dignité ». Si le processus parlementaire venait à stagner, un référendum pourrait être envisagé pour permettre aux citoyens de se prononcer.
Prêt à négocier avec Poutine pour l’Ukraine
Concernant le conflit en Ukraine, Macron rappelle : « Nous devons aider l’Ukraine à se défendre, mais éviter un troisième conflit mondial ». Dans les jours à venir, il prévoit de nouvelles sanctions en étroite collaboration avec les États-Unis. Un cessez-le-feu, selon Macron, permettrait de traiter des « questions humanitaires et territoriales ». Sur l’utilisation des avoirs gelés russes, il indique l’absence de cadre légal adéquat. Il est prêt à dialoguer avec Poutine pour établir un futur accord.
Au sujet du partage des armes nucléaires, Macron insiste sur le fait que la décision finale revient au président de la République, mais il est ouvert à des discussions concernant le déploiement de bombes nucléaires dans d’autres pays européens.
Déclarations sur la guerre à Gaza
Quand on l’interroge sur les actions militaires israéliennes à Gaza, Macron affirme que c’est un « drame humanitaire ». il précise : « Ce n’est pas à un responsable politique de qualifier cela, c’est aux historiens de le faire. » Critiquant le gouvernement de Benjamin Nétanyahou, il qualifie les actes d’« inacceptables » tout en rappelant l’engagement de libérer les otages détenus par le Hamas. Il reconnaît que le président Trump détient une influence significative sur ces actions. L’idée d’une révision des « accords de coopération » entre l’UE et Israël reste ouverte.
ArcelorMittal et la question de nationalisation
Sur la question de nationaliser ArcelorMittal, Macron rejette fermement cette idée. Il argue qu’une telle action coûterait des milliards et « n’aurait aucun sens ». Il promet toutefois de soutenir Dunkerque et Fos-sur-Mer via une politique européenne visant à protéger l’industrie de l’acier. La nationalisation, juge-t-il, n’est pas une solution crédible.
La réforme des retraites défendue
Interrogé sur la tenue d’un référendum concernant l’abrogation de la réforme des retraites, Macron est catégorique : la réforme est essentielle pour préserver notre système par répartition et apporter 17 milliards d’euros d’ici 2028. Un tiers de cette somme sera réinvesti dans les dépenses sociales. Il encourage le dialogue entre le gouvernement et les syndicats pour améliorer la situation.
Il prévoit l’ouverture sous peu de travaux portant sur le mode de financement du système social et sur l’évolution du travail à travers une conférence sociale.
Prisons : possible recours à l’étranger
Répondant à Robert Ménard, maire de Béziers, Macron souhaite que le gouvernement légifère pour permettre aux maires de renforcer leurs polices municipales. Quant à la construction de 15 000 places de prison, il annonce une accélération des travaux par le ministre de la Justice. Pour les places restantes, une simplification des procédures est prévue.
En plus, Macron est favorable à l’idée de louer des places de prison à l’étranger si nécessaire, et à revoir la participation des détenus à leurs frais de détention. Concernant l’immigration, un débat annuel au Parlement est proposé.