La députée européenne appartenant à l’extrême droite cite la Suisse en exemple, un pays qui a aboli la sanction d’inéligibilité.
Les juges appliquent la loi, mais la décision appartient au peuple
Dimanche, lors de l’émission "Questions Politiques" diffusée sur France Inter, Le Monde, et 42mag.fr (canal 27), Sarah Knafo, députée européenne du parti Reconquête, a donné son avis sur la condamnation de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité. En mars dernier, la leader du Rassemblement National a été condamnée dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Elle a écopé de quatre ans de prison, dont deux ferme, cinq ans d’inéligibilité immédiate, et une amende de 100 000 euros. La justice a jugé que des fonds publics avaient été détournés pour les activités du Front National, puis du Rassemblement National, au bénéfice du parti et de ses proches.
Sarah Knafo a déclaré qu’« il est normal que les juges appliquent la loi. Lorsqu’il y a détournement d’argent, il est légitime de devoir le rembourser » et « de s’acquitter d’une amende ». Les juges du tribunal administratif de Paris ont fixé pour Marine Le Pen une peine d’inéligibilité provisoire, une sanction prévue par la loi pour ce genre de détournement de fonds publics. Cette condamnation pourrait perturber ses ambitions présidentielles.
Cependant, selon l’eurodéputée du parti d’Éric Zemmour, ce sont les citoyens qui devraient avoir le dernier mot : « À mon avis, c’est le peuple qui doit décider si le fait d’avoir détourné de l’argent public justifie qu’on ne vote plus pour la personne ou s’il faut malgré tout lui accorder sa voix ». Pour illustrer son argument, Sarah Knafo évoque la Suisse, où les peines d’inéligibilité ont été abolies. Elle explique que ce pays part du principe que « les citoyens sont suffisamment adultes et matures pour eux-mêmes sanctionner les comportements jugés déviants dans une démocratie ».