La responsable principale des députés du Rassemblement national, actuellement en déplacement en Nouvelle-Calédonie, paraît déterminée à conserver sa candidature sans la mettre en commun avec le président du mouvement.
Lors de son déplacement en Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen cherche à consolider son image de candidate présidentielle, en dépit de la sanction d’inéligibilité de cinq ans dont elle fait l’objet, tout en se positionnant comme une figure clé dans les discussions entourant l’avenir politique de l’archipel. « Je suis en lice pour la présidence et, par conséquent, si je suis élue et que le peuple français m’accorde sa confiance, je pourrais être directement impliquée dans les décisions à venir », a déclaré mercredi 28 mai à Nouméa la dirigeante du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale.
L’ex-candidate à la présidentielle annonce qu’elle sollicitera le Président de la République afin d’intégrer les consultations prévues à Paris à la mi-juin concernant le futur statut de la Nouvelle-Calédonie. « Je trouve qu’il serait pertinent que je sois associée à ces échanges », affirme celle qui rencontre par ailleurs les acteurs économiques locaux ainsi que les divers courants politiques, y compris les indépendantistes.
Apporter un souffle de « tempérance »
Cependant, seulement un jour auparavant, Marine Le Pen avait critiqué ces consultations qualifiées de « méthode inappropriée », montrant une certaine ambivalence afin de projeter une image unificatrice. « Qu’est-ce que j’espère y insuffler ? Honnêtement, de la tempérance », indique la dirigeante des députés d’extrême droite. « On constate clairement que la situation est tiraillée entre deux extrêmes, aussi bien du côté de certains indépendantistes que parmi certains loyalistes, je le dis sans détour », ajoute-t-elle.
Concernant la question de la présence de Jordan Bardella, président du RN, dans ces discussions, Marine Le Pen n’est pas convaincue. « Je doute que Jordan maîtrise vraiment les enjeux propres à la Nouvelle-Calédonie », lance-t-elle. Elle précise ensuite : « On répartit les compétences là où elles sont les plus pertinentes. » Une répartition oui, mais sans remettre en cause sa propre position de leader.