Devant les révélations concernant la manière dont Jean-Luc Mélenchon dirige La France insoumise, les adhérents continuent de soutenir le leader du mouvement.
Un nouvel ouvrage sur La France insoumise
À la suite d’un reportage du magazine Complètement d’enquête diffusé fin avril, un livre enquête est publié le mercredi 7 mai sur La France insoumise, menée par Jean-Luc Mélenchon. Dans son ouvrage intitulé La Meute (édité chez Flammarion), les journalistes Olivier Pérou et Charlotte Belaïch dévoilent des documents inédits et partagent de nombreux témoignages de militants et anciens dirigeants du parti créé en 2016. Ils évoquent des menaces, du harcèlement, des violences sexistes et sexuelles, ainsi que des questions financières peu claires. Malgré ces révélations à venir, les partisans de Mélenchon lui restent fidèles.
Nicole, arborant des pin’s et autocollants LFI sur son tee-shirt, est une fervente partisane de la première heure, captivée par Mélenchon. Elle s’exprime avec admiration : "Il est extraordinaire. Ses discours me touchent aux larmes, surtout quand il parle des pauvres et critique le gaspillage. Il est formidable." Elle dénonce les accusations portées contre Mélenchon comme des complots : "Ils inventent des tas de choses", soutient-elle. "Quand il s’est exclamé ‘la République, c’est moi’, après avoir été humilié, ça m’a comblée, car il avait raison, c’était pour défendre nos intérêts", insiste-t-elle.
Le défi des critiques contre Mélenchon
Alain, qui se présente comme un ancien compagnon de route de Mélenchon, évoque leur appartenance passée à l’Organisation communiste internationaliste. Mais dès que les purges et menaces au sein de La France insoumise sont abordées, il se montre agacé : "Il y a une campagne anti-Mélenchon honteuse et persistante car Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise restent les seules forces capables de contrecarrer la droite et l’extrême droite."
Jérôme critique "une presse sous contrôle des milliardaires", tout en reconnaissant que La France insoumise n’est pas au-dessus de tout reproche. "Que les journalistes critiquent Bardella ou Mélenchon, tant qu’ils fournissent des preuves et agissent honnêtement, cela me convient", explique-t-il.
Des doutes parmi les militants
Cependant, certains militants comme Esteban expriment un certain malaise face à certains témoignages, notamment celui de Danielle Simonnet, ex-députée LFI, qui parle de "harcèlement moral" de la part de Mélenchon, soutenu par des SMS : "C’est possible, mais…", hésite Esteban. "Je suis là pour les idées avant tout, et la cohérence politique de Mélenchon m’importe."
Il affirme n’avoir jamais constaté de pressions ou d’écarts au sein du parti : "Depuis que je suis là, non. Rien à redire sur le fonctionnement", assure-t-il. "Parfois, nous exprimons quelques incompréhensions sur Mélenchon", par exemple, concernant l’affiche montrant Cyril Hanouna avec des connotations antisémites, "il aurait dû préciser que c’était une erreur". Pour lui, cela démontre que "Mélenchon n’est pas un gourou".
Ce militant souligne que la gauche nécessite une personnalité charismatique pour triompher. Ainsi, il est prêt à passer outre certaines affaires, comme le soutien de Mélenchon à Adrien Quatennens, député du Nord condamné pour violences conjugales.