Le fabricant japonais de véhicules va bientôt révéler la suppression de 10 000 postes supplémentaires, en plus des 9 000 qui avaient déjà été prévus pour novembre 2024. Les performances financières ne sont pas conformes aux attentes.
L’annonce de résultats financiers alarmants par le constructeur automobile japonais illustre une période difficile pour l’entreprise. La société s’apprête à révéler une perte historique de près de 5 milliards d’euros pour sa dernière année fiscale, ce qui entraîne une profonde réorganisation. La mise en œuvre des plans de redressement pourrait avoisiner les 60 milliards de yens, soit environ 400 millions d’euros, avec un ajustement significatif de l’emploi pour gérer la diminution des capacités de production. En tout, 19 000 postes seront supprimés, ce qui représente 15% des effectifs du groupe, dont Renault demeure partenaire à hauteur de 35%.
Le groupe justifie sa mauvaise performance par l’échec de son alliance avec Honda, une collaboration sur laquelle il comptait pour se redresser face à des ventes difficiles, aujourd’hui aggravées par les taxes américaines sur l’automobile. L’association avec Honda devait donner naissance au troisième plus grand constructeur automobile mondial. Cette union était censée aider à compenser le retard pris dans le domaine des véhicules électriques et insuffler du renouveau à une gamme de véhicules vieillissante. Cependant, toutes ces projections se sont effondrées, laissant une dette colossale de 5 milliards d’euros impossible à combler.
Conséquences de la politique commerciale américaine
Depuis début avril, les États-Unis appliquent une taxe de 25% sur les voitures importées sur leur territoire. Nissan, qui réalise un tiers de ses ventes mondiales aux États-Unis, en subit directement les conséquences. Parmi les 945 000 véhicules vendus, 45% étaient importés du Japon et du Mexique. On comprend facilement comment les tarifs douaniers imposés par Donald Trump impactent les ventes. Selon les analystes, Nissan sera probablement le constructeur automobile japonais le plus sévèrement affecté.
Pour rester à flot, le groupe japonais doit réduire ses capacités de production, ce qui affecte l’emploi et a conduit à l’abandon de son projet de centrale de batteries électriques de près d’un milliard d’euros dans le sud du Japon. Actuellement, l’entreprise se tourne vers le vaste marché chinois, où elle devra néanmoins faire face à une concurrence féroce des marques locales.
Certains grands groupes profitent de la politique commerciale agressive de Trump pour réduire leurs effectifs, mais ce n’est pas le cas de Nissan, dont les perspectives sont véritablement peu encourageantes. À la Bourse de Tokyo, l’action Nissan a chuté de 40% au cours des douze derniers mois, et les pertes continuent de s’accumuler.