Pour l’élection présidentielle de 2027, le groupe soutenant Édouard Philippe hésite à former une équipe avec Gérald Darmanin ou Bruno Retailleau. Pendant ce temps, le ministre de la Justice montre son désir de savoir quelle sera la décision de son camarade.
La relation entre Édouard Philippe, président d’Horizons, et Gérald Darmanin, ministre de la Justice, est mise à rude épreuve par un projet politique : un tandem potentiel avec Édouard Philippe à l’Élysée et Bruno Retailleau à Matignon pour 2027.
Ce concept séduit les partisans de l’ex-Premier ministre. Ils y croient fermement, incitant leur leader à envisager cette idée, et louent largement les qualités du ministre de l’Intérieur. À leurs yeux, le Vendéen est un « homme de parole » : « Personne ne dira que Bruno Retailleau l’a trahi », assure un proche. En outre, il n’a pas actuellement « l’envie obsessionnelle de la présidentielle », ce qui n’échappera pas à Laurent Wauquiez.
Objectif double
L’intention est de réaliser un double objectif : renforcer la candidature d’Édouard Philippe en utilisant la popularité du ministre de l’Intérieur et écarter un possible rival qui, en prenant place à Beauvau, a quitté l’ombre pour devenir une figure publique importante.
Bruno Retailleau a réussi à se faire un nom et à insuffler une nouvelle dynamique à son parti, Les Républicains. LR est désormais au gouvernement, avec plus de 120 000 membres qui auront leur mot à dire lors de l’élection de leur président. Un duo est, selon un proche du maire du Havre, le moyen le plus efficace de rassembler les différentes tendances de la droite, de la plus libérale et modérée à la plus conservatrice.
Mais cette stratégie met en difficulté Gérald Darmanin, qui avait déclaré dès le départ qu’il soutiendrait son ami, tout en s’interrogeant sur le moment où Édouard Philippe s’engagera vraiment dans cette voie.
L’inquiétude de Gérald Darmanin
Gérald Darmanin veut connaître l’équipe sur laquelle Édouard Philippe compte s’appuyer. « Je ne sais pas qui fait partie de son entourage », déclare-t-il. Cela suffit pour défier le seul candidat officiellement annoncé de leur camp : « Pour l’instant, je ne sais pas ce qu’il a l’intention de faire, j’attends de découvrir ses propositions concrètes », ce qui sonne comme une provocation. Un « projet concret » est ce qu’Édouard Philippe avait promis en septembre 2024, sans que les signes concrets ne se manifestent. Le maire du Havre choisit pour le moment une approche discrète, probablement pour éviter tout décalage, surtout face à la conjoncture internationale.
Le mercredi 30 avril, Gérald Darmanin et Édouard Philippe ont partagé un déjeuner. Selon le ministre de la Justice, c’est la preuve qu’ils sont toujours alliés. Cependant, en politique, il faut toujours se méfier de ses alliés les plus proches.