La Cellule investigation de Radio France rapporte une nouvelle tragédie survenue à Reims, dans la Marne, mercredi 11 juin en fin d’après-midi. Un accident fatal impliquant un airbag défaillant sur une Citroën C3 a une fois de plus causé la mort.
Une mère de famille a perdu la vie à la suite d’un accident survenu sur la voie rapide traversant Reims, le mercredi 11 juin. Une adolescente de 14 ans, également présente dans le véhicule, a été blessée. Ce sinistre constitue le second accident mortel enregistré en métropole, alors que 17 autres décès avaient déjà été recensés en outre-mer depuis 2016, d’après la Cellule investigation de Radio France, qui avait publié une enquête au sujet de ce dossier sensible en janvier dernier.
Au total, environ une trentaine d’accidents ont été répertoriés à travers le territoire français, provoquant une quinzaine de blessés. Ce dernier événement est le premier à toucher la partie nord du pays.
En voulant éviter un camion, la conductrice, une femme dans la quarantaine, a heurté la glissière de sécurité de la voie rapide à Reims le 11 juin. Le déclenchement de l’airbag s’est produit au moment de l’impact. La voiture a ensuite ralenti jusqu’à s’immobiliser sur le bas-côté. Sur place, les secours ont rapidement constaté la gravité des blessures au visage de la victime, typiques du traumatisme facial causé par des airbags fabriqués par Takata, entreprise japonaise qui avait été condamnée pour fraude et conspiration en 2017 aux États-Unis.
Takata avait dissimulé le fait que les capsules à gaz utilisées pour gonfler ses airbags risquaient d’exploser et d’éjecter des éclats métalliques à une vitesse comparable à celle d’un projectile de pistolet à l’intérieur du véhicule. Ce fabricant avait ainsi laissé de nombreuses marques automobiles équiper des millions de voitures à travers le monde de ces airbags potentiellement létaux. Le procureur de Reims a transmis le dossier à la juridiction interrégionale spécialisée basée à Paris, chargée de centraliser et de coordonner toutes les enquêtes relatives aux incidents provoqués par ces airbags défectueux.
Un rappel d’airbag jamais reçu par la victime
D’après les informations recueillies, la conductrice n’avait jamais reçu de notification concernant un rappel pour changer l’airbag de sa Citroën C3, un modèle produit en 2014. Pourtant, Stellantis, la maison mère de la marque Citroën, avait initié en février dernier un rappel touchant 236 000 véhicules Citroën C3 et DS3 dans la région nord de la France, accompagnés d’un avertissement « stop drive » incitant les propriétaires à ne plus utiliser leur véhicule immédiatement pour les modèles anciens fabriqués entre 2009 et 2013.
Selon le comptage réalisé par la Cellule investigation de Radio France, ce nouvel accident représente le second décès en métropole, après celui survenu en novembre 2023 dans le sud-ouest du pays. Il s’agit en tout du 19e accident fatal en France, étant donné que les cas initiaux avaient été recensés en outre-mer, le premier remontant à 2016 à La Réunion. Il est à noter que les capsules de gaz des airbags ont tendance à se détériorer plus rapidement sous l’effet conjugué de l’humidité et des températures élevées. Cependant, les enseignements tirés du scandale aux États-Unis démontrent que ces accidents ont également pu se produire dans des climats variés avec le passage du temps.
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