La ministre de la Transition écologique insiste fermement sur le fait que ne rien faire coûterait bien plus cher que de prendre des mesures. Ce message est particulièrement souligné après la parution d’une récente étude inquiétante concernant le changement climatique.
Jeudi 19 juin, sur France Inter, Agnès Pannier-Runacher, ministre en charge de la Transition écologique, a lancé un appel vibrant à « un réveil global urgent » à la suite de la diffusion d’une étude internationale particulièrement inquiétante sur le changement climatique. La responsable gouvernementale n’a pas mâché ses mots, affirmant que « l’inaction face au changement climatique constitue une arme de destruction massive ».
« Nous ne pourrons plus prétendre que l’on était dans l’ignorance », a-t-elle alerté. Cette analyse, réalisée par environ soixante chercheurs, révèle que plusieurs indicateurs clés, environ une dizaine, affichent des signes critiques. L’objectif de contenir le réchauffement global sous la barre des 1,5 degré Celsius est désormais hors de portée, tandis que les émissions mondiales de dioxyde de carbone provenant des énergies fossiles ont atteint un niveau inédit. « Ceux qui souhaitent aujourd’hui ralentir les mesures écologiques, c’est comme s’ils nous conduisaient droit dans un mur », s’est inquiétée Agnès Pannier-Runacher.
L’irresponsabilité des Républicains et du Rassemblement National
Malgré ce constat alarmant, la ministre refuse de céder au pessimisme. « Le choc est inévitable, mais nous pouvons encore en atténuer l’intensité », explique-t-elle, en insistant sur le fait que nous avons encore la capacité d’agir pour sauvegarder notre budget carbone, bien que ce dernier soit en train de fondre rapidement. Elle appelle à un engagement collectif, depuis les individus jusqu’aux gouvernements, afin de prendre des mesures concrètes.
« Modifier nos systèmes de chauffage dans les logements ou remplacer les motorisations des véhicules, ce n’est pas une tâche insurmontable. »
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologiquesur France Inter
« Le prix de ne rien faire est infiniment plus lourd que celui de passer à l’action », a-t-elle souligné avec force, déplorant par ailleurs l’adoption récente d’une loi de « simplification » à l’Assemblée nationale, laquelle supprime les zones à faibles émissions et remet en cause l’objectif visant à stopper l’artificialisation des sols. « Ce mélange de lâcheté, de cynisme et de négation du changement climatique est malheureusement l’apanage de l’extrême droite et de la droite conservatrice. Certaines déclarations récentes émanant des Républicains sont véritablement indignes devant les enseignements scientifiques », a-t-elle fermement critiqué. La ministre a reconnu que le gouvernement pouvait se sentir désemparé dans ce contexte, mais elle a assuré qu’elle continuerait à se battre pour que le futur budget « réponde à la gravité des enjeux ».
Pour conclure, Agnès Pannier-Runacher a tenu à délivrer un avertissement solennel. « Un enfant qui verra le jour aujourd’hui en France, même si nous parvenons à la neutralité carbone d’ici 2050 au niveau national et européen, vivra dans un monde où la température aura augmenté de 4 degrés à son 75e anniversaire en 2100. Cela signifie que la petite vague de chaleur que nous allons connaître en fin de semaine paraîtra insignifiante par rapport aux extrêmes climatiques auxquels cette génération devra faire face chaque jour ».