Le ministre de la Justice a exprimé sa satisfaction quant à l’accompagnement dont ont bénéficié les victimes de l’ancien chirurgien, soulignant qu’elles ont été soutenues tout au long des différentes étapes du procès, que ce soit avant, pendant ou après celui-ci. Toutefois, cette appréciation est contestée par la porte-parole des victimes, Manon Lemoine, qui affirme que cet engagement n’a pas été respecté. Elle précise que le ministre « n’a pas été à la hauteur ». Par ailleurs, Manon Lemoine a prévu une rencontre mardi avec la déléguée interministérielle chargée de l’aide aux victimes, dans le but de discuter de ces problématiques.
Manon Lemoine, porte-parole du collectif des victimes de l’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, a dénoncé mardi 3 juin sur ICI Breizh Izel des déclarations de Gérald Darmanin concernant le soutien apporté aux victimes. Selon elle, les propos du ministre de la Justice sur cet accompagnement sont « complètement erronés ». Elle l’accuse d’avoir tenu des propos mensongers devant les députés à ce sujet.
« Monsieur Darmanin a vanté la semaine dernière dans l’hémicycle le fait que nous avions été soutenus avant, pendant et après le procès, ce qui est absolument inexact », affirme-t-elle. « Il s’agit clairement d’un mensonge puisque l’aide promise n’a pas été assurée. Nous n’avons pas reçu l’accompagnement attendu ». « Après seulement une demi-heure d’audition, les victimes ont été laissées à elles-mêmes sur le trottoir, sans aucun soutien, sans aucune information sur les démarches psychologiques ou judiciaires à suivre, ni sur les dispositifs d’aide auxquels nous pouvions prétendre », raconte Manon Lemoine.
Des raisons de la cour jugées « contradictoires »
Elle a également réagi aux « justifications données par la cour », qu’elle qualifie de « décevantes à cause d’une incohérence ». « Ces motifs évoquent à la fois un impensé judiciaire mais aussi le fait que la rétention de sûreté ne doit s’appliquer que dans des situations exceptionnelles. Ces contradictions ont été difficiles à accepter », conclut la représentante des victimes de Joël Le Scouarnec. Cela intervient peu après que le 28 mai, la cour criminelle de Vannes a condamné ce dernier à une peine de 20 ans de réclusion criminelle, sans assortir cette condamnation d’une rétention de sûreté.
Manon Lemoine doit s’entretenir mardi avec Alexandra Louis, déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, « afin de faire le point sur l’expérience vécue par le collectif, les manquements constatés, mais aussi les avancées comme l’usage des chiens d’assistance, très appréciés ». Par ailleurs, elle a obtenu un rendez-vous avec le ministre de la Santé Yannick Neuder, fixé au 18 juin.