Marine Tondelier estime que ce sommet n’a, pour le moment, que peu d’intérêt, le qualifiant même d’inutile à ce stade. Elle critique avant tout le prix excessif et disproportionné de cet événement. Sur le fond, elle dénonce également le fait que les mesures prévues pour protéger les zones maritimes ne sont pas à la hauteur de l’image valorisante affichée lors du sommet. Ce jeudi, lors de leur niche parlementaire, les députés écologistes profiteront de l’occasion pour présenter plusieurs suggestions concrètes.
« Les mots ne suffisent pas, ce qui compte ce sont les actions concrètes », répète fermement Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, mercredi 11 juin sur 42mag.fr, à propos du Sommet sur les Océans (UNOC 3) qui se déroule à Nice jusqu’à vendredi. L’élue écologiste dénonce avec force l’événement, tant sur son contenu que sur son organisation : « Honnêtement, c’est très décevant. D’abord parce que ce sommet coûte 60 millions d’euros. Je le souligne parce que c’est une somme exorbitante ». Elle ajoute aussi : « Il faut bien dire que l’organisation est un vrai fiasco ».
Marine Tondelier critique particulièrement la stratégie de communication d’Emmanuel Macron. « Comme à son habitude, il a misé sur la communication avant tout. Faute d’avoir beaucoup à annoncer, il a dû mobiliser une équipe d’experts, soit des cabinets de consultants, soit son service de communication, pour leur demander : trouvez-moi des sujets à développer, » lance-t-elle avec ironie.
« Il fonde ses espoirs sur le rouleau compresseur de la communication élyséenne pour donner du poids à ses propos, afin que l’on ait l’impression qu’il a sauvé la planète. »
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistessur 42mag.fr
Lors du sommet, Emmanuel Macron a affirmé que « les abysses ne sont pas à vendre, pas plus que le Groenland n’est à prendre, ni l’Antarctique ou la haute mer. » Marine Tondelier estime cependant que « il s’est fait plaisir en prononçant cette phrase à destination de Donald Trump, mais au-delà des mots, ce sont les actes qui comptent vraiment ».
Sur le fond, la dirigeante écologiste dénonce le déficit de protection effective des espaces marins français. « En tant que chef de l’État, il a tenu à se vanter sur la scène internationale : ‘En France, nous sommes exemplaires, avec 30 % d’aires marines protégées.’ Mais protégées contre quoi exactement ? Savez-vous que parfois, en France, on pratique davantage la pêche à l’intérieur de ces aires protégées qu’à l’extérieur ? » explique-t-elle. « Nos aires marines ne sont donc protégées de rien. Pourtant, au niveau international, une aire marine protégée signifie qu’aucune activité extractive destructrice, ni même la pêche, n’y est autorisée. En France métropolitaine, il n’y a que 0,1 % de nos aires marines qui bénéficient d’une vraie protection stricte. C’est vraiment honteux, » insiste Marine Tondelier.
Selon elle, ce sommet s’avère pour le moment « inutile ». « Cependant, les écologistes comptent bien saisir l’occasion de leur niche parlementaire, prévue jeudi, pour faire avancer les choses. » Elle souligne : « Mathilde Ollivier, sénatrice des Français de l’étranger et originaire de Bretagne, soumettra une proposition visant à interdire aux chalutiers de plus de 25 mètres la pêche le long de nos côtes. Peut-être que certains sénateurs macronistes auront un peu de courage et voteront en faveur de ce texte. »
Par ailleurs, les Verts souhaitent que lors de cette niche parlementaire, soit adopté un amendement imposant que, sur les 30 % des aires marines protégées, au moins 10 % bénéficient d’une protection stricte, interdisant la pêche. « Il est incroyable que le chalutage soit encore autorisé dans des zones dites protégées, » déplore Marine Tondelier.