Nintendo ambitionne de vendre 15 millions d’unités de sa nouvelle console avant la fin du mois de mars 2026. Ce chiffre correspond à peu près aux ventes réalisées par la Switch originale lors de ses douze premiers mois sur le marché. Cette prévision optimiste reflète la dynamique positive du marché vidéoludique japonais, qui se distingue ainsi des tendances mondiales plus mitigées.
C’est un moment important pour les passionnés de jeux vidéo. Ce jeudi 5 juin marque la mise en vente de la Switch 2, la nouvelle console signée Nintendo. À Paris, de nombreux fans se sont rassemblés et ont patienté en file d’attente, impatients de mettre la main sur cette console. Le géant nippon du jeu vidéo espère réitérer, voire surpasser, le triomphe de la première Switch, qui s’est vendue à plus de 152 millions d’unités, la plaçant comme la troisième console la plus populaire au monde, juste derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS.
Alors que le secteur mondial du jeu vidéo connaît une période compliquée, marquée par des vagues de licenciements ces dernières années, le Japon, berceau de Nintendo, fait figure d’exception notable. Les principaux acteurs de l’industrie vidéoludique japonaise affichent une santé financière remarquable.
« Des bénéfices solides et des perspectives de croissance »
Les cinq grands studios japonais – Sega-Sammy, Capcom, Bandai Namco, Konami et Square Enix – que l’on surnomme couramment les « Big 5 », figurent parmi les leaders mondiaux du jeu vidéo, aux côtés des colosses Sony et Nintendo. Une caractéristique distingue cependant ces entreprises : elles semblent épargnées par la crise. « Le secteur du jeu vidéo se porte extrêmement bien. Nous prévoyons une augmentation constante du nombre d’utilisateurs de la PlayStation 5, ainsi qu’une hausse de leurs dépenses, ce qui nous assure des profits durables », a récemment affirmé Hiroki Totoki, président de Sony.
Un sentiment partagé chez Capcom, où Haruhiro Tsujimoto, directeur général du studio créateur des franchises Monster Hunter et Street Fighter, se montre également très confiant. « Le marché mondial du jeu vidéo est en plein essor et notre principale audience, composée de joueurs sur PC et consoles, atteint près de 1,5 milliard de personnes. Au cours des dix dernières années, notre activité a connu une forte croissance et malgré des ventes déjà conséquentes – environ 54 millions de jeux annuels – nous disposons encore d’importantes marges de progression », déclare-t-il avec enthousiasme.
Les studios nippons bénéficient d’un vaste marché intérieur, fidèle et avide, ainsi que de franchises emblématiques qui possèdent une grande longévité. Ils profitent également de multiples sources de revenus dans le domaine du divertissement, bien au-delà des seules ventes de jeux sur console. Contrairement à certains développeurs étrangers, la difficulté majeure pour ces entreprises japonaises ne réside pas dans un excès d’effectifs, mais au contraire dans une pénurie de main-d’œuvre locale, un défi qu’elles doivent relever actuellement au Japon.