En 2004, Yannick a été responsable d’un accident de voiture au cours duquel un passager a subi des blessures importantes. À ce moment-là, il ne disposait d’aucune assurance. Vingt ans plus tard, il porte un profond regret face à cette situation. En effet, il n’a toujours pas réussi à rembourser ne serait-ce que la moitié des dettes contractées à cause de cet incident, ce qui l’empêche de concrétiser quelconque projet personnel ou professionnel.
Le nombre de conducteurs circulant sans assurance continue d’augmenter. Le Fonds de garantie des victimes a observé une progression de 3,3 % du nombre de victimes blessées qu’il a dû dédommager à cause de chauffeurs non assurés ou introuvables suite à un délit de fuite, selon un baromètre que 42mag.fr publie ce vendredi 27 juin. Ce Fonds intervient pour indemniser les personnes victimes d’accidents de la route impliquant un conducteur dépourvu d’assurance automobile ou ayant pris la fuite. Par ailleurs, le nombre de décès liés à des conducteurs non assurés a également connu une hausse de 5 %.
Cependant, prendre le volant sans assurance demeure une prise de risque inconsidérée. Franceinfo a recueilli le témoignage de Yannick, aujourd’hui âgé de 47 ans, qui est toujours contraint de rembourser un accident qu’il a provoqué il y a 21 ans alors qu’il n’était pas assuré.
Difficultés pour épargner ou contracter un prêt
Lors de cet accident survenu en 2004, un passager dans le véhicule conduit par Yannick, non assuré, a été blessé et porte encore les séquelles. Le montant des frais médicaux s’élève à 40 000 euros, auxquels s’ajoutent 140 000 euros de dommages et intérêts. Cette somme est prise en charge par le Fonds de garantie, qui se retourne ensuite contre Yannick, tout comme la Sécurité sociale, avec en sus une pénalité de 10 % ainsi que des intérêts annuels.
« En plus du remboursement, on vous interdit d’épargner, on vous empêche d’obtenir des crédits. Si on peut tout saisir, ils le feront », explique ce technicien rémunéré légèrement au-dessus du Smic. Il doit s’acquitter de plus de 150 euros chaque mois. Toute épargne excédant 1500 euros lui est bloquée, et à 47 ans, il n’a remboursé qu’environ la moitié de cette dette.
« Certes, l’assurance coûte cher, mais c’est un moindre mal comparé à ce qui m’est arrivé »
Cette situation financière délicate a plongé Yannick dans une dépression dont il ne s’est pas encore remis. « Ma vie est complètement bouleversée. Je me suis interdit de fonder une famille, de peur que tout cela retombe sur eux. Je n’ai ni épouse ni compagne ni enfant », confie-t-il.
« Tout ce que j’attends, c’est la fin de ma vie. Je ne peux projeter aucun avenir, je suis bloqué. »
Yannick42mag.fr
Il reconnaît avoir commis « une grosse erreur » en ne souscrivant pas à une assurance à l’époque : « Oui, l’assurance coûte cher, mais elle est bien moins onéreuse que ce que j’ai vécu ensuite », ajoute-t-il avec regret. L’année dernière, les forces de l’ordre ont relevé 243 000 cas de conduite sans assurance, un chiffre en nette augmentation constante.