Le groupe pharmaceutique britannique de premier plan a déclaré ce lundi qu’il allait consacrer un montant total de 50 milliards de dollars aux États-Unis d’ici à l’année 2030. Cette somme sera dédiée à la production de médicaments ainsi qu’au soutien financier de ses initiatives de recherche et développement sur le territoire américain.
Et si les discours menaçants de Donald Trump incitaient à une relocalisation accélérée de l’industrie pharmaceutique sur le territoire américain ? Dans un contexte marqué par une montée du protectionnisme, le laboratoire britannique AstraZeneca choisit de parier massivement sur les États-Unis en engageant un investissement colossal de 50 milliards de dollars. Cette démarche proactive vise à maintenir son avance sur le marché mondial des médicaments.
Dans un communiqué diffusé pendant la nuit du lundi 21 au mardi 22 juillet, Pascal Soriot, directeur général d’AstraZeneca, souligne que cet investissement « renforce notre confiance dans l’innovation américaine et notre engagement envers les millions de patients qui dépendent de nos traitements aux États-Unis comme à travers le monde ». À travers cette initiative, le groupe britannique entend consolider ses relations avec le marché américain, alors que Donald Trump menace d’imposer des taxes très lourdes sur les importations de médicaments. Jusqu’ici préservée, cette industrie se trouverait confrontée à des surtaxes pouvant atteindre 200 %.
Une menace prise avec sérieux. Le chef de l’État américain a indiqué qu’il attendrait au minimum une année avant d’appliquer ces droits de douane, laissant ainsi aux entreprises le temps nécessaire pour installer de nouvelles usines sur le sol américain. « Depuis longtemps, les Américains dépendent de l’importation de médicaments essentiels. Le président Trump et les nouvelles politiques tarifaires visent à corriger cette vulnérabilité structurelle », a déclaré Howard Lutnick, secrétaire au Commerce.
L’Amérique au cœur de la stratégie
Au printemps dernier, plusieurs groupes pharmaceutiques tels que Roche, Novartis ou encore Sanofi avaient annoncé des investissements supplémentaires dépassant les 200 milliards de dollars cumulés aux États-Unis. Ainsi, les 50 milliards engagés par AstraZeneca viennent s’ajouter à cette dynamique. Le laboratoire prévoit notamment la construction d’une nouvelle usine en Virginie, qui deviendra selon le groupe son plus grand site de production à l’échelle mondiale.
L’entreprise annonce la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois directs et indirects sur le territoire américain, considéré comme son marché principal. AstraZeneca est déjà implanté sur 19 sites aux États-Unis, employant plus de 18 000 personnes. En parallèle, au Royaume-Uni, le groupe avait créé la polémique en janvier en abandonnant un projet d’usine de vaccins évalué à 450 millions de livres, mettant en cause le manque de soutien du gouvernement britannique. Une décision qui a été perçue comme un coup dur à l’échelle nationale.
AstraZeneca a déjà amorcé un transfert d’une partie de sa production européenne vers les États-Unis, s’adaptant ainsi aux nouvelles règles impératives du marché. Ce repositionnement stratégique vise à éviter les taxes douanières et à renforcer son enracinement durable sur le territoire américain. Au premier trimestre, le groupe a enregistré un bénéfice net en progression de 34 %, s’établissant à 2,92 milliards de dollars, tiré en grande partie par ses ventes outre-Atlantique, où plus de 40 % de son chiffre d’affaires a été réalisé sur cette période.