Des magistrats chargés de l’instruction ont décidé de renvoyer la ministre de la Culture devant un tribunal dans le cadre de l’enquête liée à Carlos Ghosn. Elle sera jugée en même temps que l’ancien dirigeant de Renault-Nissan, tous deux étant mis en cause pour des faits de corruption et de trafic d’influence.
Ce passage provient d’une partie de la retranscription du reportage présenté ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour visionner l’intégralité du documentaire.
Rachida Dati et Carlos Ghosn seront effectivement jugés devant le tribunal correctionnel. Après six années d’enquête et de procédures, les magistrats instructeurs ont décidé de renvoyer l’affaire en procès, notamment pour des faits de corruption et de trafic d’influence. Cette affaire trouve son origine dans un contrat signé en 2009 entre Rachida Dati et le groupe Renault-Nissan, dirigé alors par Carlos Ghosn. À cette époque, Rachida Dati, qui siégeait au Parlement européen, se serait vue verser environ 900 000 euros entre 2010 et 2012, sans que son engagement professionnel réel ne soit avéré, selon les conclusions des enquêteurs.
Un dossier jugé « partiel » et des « perquisitions annulées »
La question est de savoir si Rachida Dati a été rémunérée en échange de son action en faveur de Renault au Parlement européen. Le mardi 22 juillet, elle a rejeté ces allégations et s’est défendue avec vigueur. « On assiste à une utilisation politique honteuse de cette affaire. Cette procédure a été marquée par de nombreuses irrégularités. Tout d’abord, mon renvoi en examen s’appuie sur un dossier incomplet, dont plusieurs dizaines de pages manquent. Ensuite, des perquisitions ont été jugées illégales, comme en témoigne leur annulation, » a-t-elle affirmé lors d’une interview sur LCI.
La ministre de la Culture actuelle affirme qu’elle poursuivra sa lutte contre ces accusations. Elle dénonce également certains membres du parquet. « Le problème ne réside pas dans la justice elle-même, je ne remets pas en cause l’institution, mais plutôt certains magistrats qui refusent d’appliquer correctement les règles de procédure, » a-t-elle lancé, affirmant son intention ferme de ne rien abandonner.
Gérald Darmanin exprime son appui à Rachida Dati
Face à des appels à la démission de Rachida Dati, notamment de la part de ceux qui s’inquiètent de sa candidature annoncée pour la mairie de Paris en 2026, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, s’est exprimé publiquement en faveur de la ministre de la Culture. « Rachida Dati est une figure politique importante à qui je souhaite sincèrement de devenir maire de Paris. Il est essentiel de rappeler qu’elle bénéficie de la présomption d’innocence. Nous devons la soutenir dans son rôle de ministre de la Culture, lui permettre de concrétiser son projet à Paris, et laisser la justice mener son travail sereinement, » a-t-il déclaré sur TF1.
Rachida Dati a annoncé son intention de faire appel de cette décision de renvoi devant le tribunal correctionnel. De son côté, Carlos Ghosn est recherché depuis avril 2023 par un mandat d’arrêt international. Installé au Liban depuis 2019, il n’a pas quitté ce territoire depuis son arrivée.