Le député européen du groupe Renew fait référence aux déclarations récentes du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui affirme qu’il est nécessaire de mettre un terme aux aides financières accordées par l’État aux projets d’énergies renouvelables.
Pascal Canfin, eurodéputé appartenant au groupe centriste Renew, critique ce vendredi sur France Inter la position « anti-climat » adoptée par Les Républicains ainsi que par le Rassemblement national, notamment suite aux nombreux reculs dans les politiques environnementales et aux déclarations du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Il qualifie cette situation de « trumpisme version européenne ». À la suite de l’annonce par le Citepa d’un ralentissement dans la diminution des émissions de gaz à effet de serre en France, l’eurodéputé fait remarquer que « cela démontre que, sans la continuité des mesures engagées, les résultats se dégradent rapidement ».
« En France comme en Europe, nous avons su mettre en place des politiques efficaces qui ont permis d’obtenir des résultats tangibles. Mais dès qu’on freine ces initiatives, dès qu’on supprime les financements, dès qu’on modifie les règles concernant des dispositifs comme le ZAN (zéro artificialisation nette) ou la ZFE (zone à faibles émissions), l’impact positif s’efface immédiatement », insiste-t-il. Il fait ici référence à la suppression des zones à faibles émissions et aux régressions sur les mesures visant à limiter l’artificialisation des sols, validées en juin à l’Assemblée nationale grâce aux voix conjuguées des partis de droite et d’extrême droite.
Un retour en arrière écologique, selon Pascal Canfin
À cela s’ajoutent les propos récents de Bruno Retailleau, publiés mercredi dans Le Figaro, où il réclame la fin des « aides publiques » à l’éolien et au photovoltaïque. « Cette offensive, cette espèce de contre-révolution écologique, c’est ce que j’appelle le trumpisme européen, incarnant cette internationale réactionnaire qui orchestre une véritable guerre culturelle », estime Pascal Canfin. Il identifie trois axes principaux qui caractérisent cette « internationale réactionnaire » : une posture « anti-migrants », un rejet des droits des minorités, une hostilité au féminisme, et enfin, un désengagement total face à la cause climatique.
« Aujourd’hui, la droite européenne comme l’extrême droite sont complètement inféodées à ce courant d’idées qui forme ce que j’appelle le trumpisme européen. C’est l’idéologie portée par des médias comme ceux de Bolloré, par CNews et consorts », décrit-il. « On assiste à une union progressive de diverses droites qui s’articule sur ce socle idéologique, et il serait impensable que la France s’engage sur cette voie ».
Il est indispensable de s’organiser, de se rassembler et de dépasser nos clivages pour pouvoir l’emporter face à cette alliance des droites, ainsi qu’au Rassemblement national, dès le premier puis le second tour de la prochaine élection présidentielle.
Pascal Canfin, eurodéputé centriste Renew42mag.fr
Pour répondre à cette situation, il fait appel aux « progressistes » en les invitant à adopter une nouvelle « approche ». Sur cette lancée, il a lancé mardi une plateforme, laplateformeprogressiste.org, visant à créer des consensus autour de questions souvent source de divisions. « Il faut une force de résistance capable de dire ‘je ne cède pas à ces idées’». Les décisions qui poussent Les Républicains et le Rassemblement national vers une attitude anti-climat et anti-transition, il faut bien les leur laisser. En revanche, nous devons réfléchir à la meilleure méthode pour mobiliser la société et atteindre nos objectifs », affirme Pascal Canfin.