Lundi, Michel Barnier a été choisi pour représenter Les Républicains lors de l’élection législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris. Cependant, la ministre Rachida Dati a confirmé qu’elle continuerait à se porter candidate dans cette même bataille électorale, affirmant sa détermination à participer « quoi qu’il arrive ».
Un véritable cauchemar se dessine actuellement au sein du parti Les Républicains. Alors que Michel Barnier a été officiellement investi par sa formation lundi 28 juillet, Rachida Dati maintient sa propre candidature pour la législative partielle dans la 2e circonscription de Paris. Deux figures importantes des LR vont donc se retrouver en compétition, ce qui risque de fragmenter les voix de la droite. Ce duel interne provoque une certaine exaspération et suscite des craintes concernant une possible division au sein du parti. « S’il y a une candidature dissidente, ce sera la défaite assurée », avertit un membre influent de la direction LR. Les Républicains redoutent ainsi une défaite dans une circonscription pourtant considérée comme plutôt favorable à la droite, recouvrant notamment des secteurs prestigieux, tels que le 6e et le 7e arrondissement de Paris.
Ce nouveau conflit suscite beaucoup d’agacement parmi les membres LR. « Comme beaucoup, je trouve ces querelles lassantes », confie un député du parti. Agnès Evrard, porte-parole des Républicains et sénatrice représentant Paris, tente de raisonner Rachida Dati. « On connaît le tempérament de Rachida, elle a la langue bien pendue, expliquent les responsables du parti, mais il reste encore un peu de temps pour trouver un accord d’ici septembre ».
Rachida Dati pourrait-elle se présenter sous l’étiquette Renaissance ?
Si Rachida Dati se présente sans le soutien officiel des Républicains, pourrait-elle défendre la candidature de Renaissance ? À ce jour, le camp présidentiel n’a pas encore décidé d’investir un candidat dans cette circonscription. Ministre de la Culture, elle a soutenu la candidate macroniste lors des élections européennes l’an passé et fait partie des figures majeures du gouvernement actuel, ce qui pourrait la qualifier comme prétendante au titre.
« Pas de commentaire », répond laconiquement l’entourage de Gabriel Attal, le porte-voix du parti Renaissance.
Les attentes de la gauche
Ce duel opposant Dati à Barnier nourrit les espoirs d’une élue écologiste qui envisage un retournement inattendu en faveur de la gauche lors de ce scrutin. Lors des législatives anticipées de l’été dernier, la gauche avait obtenu 43,5% des suffrages au second tour. Cependant, un député socialiste, bien informé sur les dynamiques électorales parisiennes, se montre nettement plus réservé.
« Cette circonscription est un bastion quasi imprenable pour la droite », affirme cet élu. Il estime que la seule possibilité réelle pour la gauche serait une triangulaire opposant Dati, Barnier et un candidat de gauche lors du second tour. Or, cette éventualité est peu probable, car ces configurations surviennent généralement seulement dans un contexte de forte participation, ce qui n’est pas le cas des législatives partielles, qui attirent en général peu d’électeurs.