« Ce mouvement est présent au sein de la société, et il se retrouve donc inévitablement aussi à l’université », a affirmé la ministre de l’Éducation nationale lors d’une intervention sur la radio J, en mettant particulièrement en lumière La France insoumise.
Philippe Baptiste, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur, avait affirmé que l’expression « islamo-gauchisme » « n’était pas reconnue dans le champ académique », estimant par conséquent que cette notion « n’avait pas de réalité ». Ces propos lui ont valu un rappel à l’ordre public de la part de sa ministre de tutelle, Elisabeth Borne. La ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a ainsi déclaré, dimanche 13 juillet lors d’une interview sur radio J, que « ce phénomène est présent dans la société et donc forcément dans les universités ».
Elisabeth Borne a ensuite proposé sa propre interprétation de ce terme, suggérant qu’il pouvait désigner « certains militants d’extrême gauche qui perçoivent les musulmans comme une force électorale, qu’ils courtisent en favorisant le communautarisme et en relativisant l’islamisme radical ». L’ex-Première ministre a ensuite orienté son propos vers un cadre plus politique, précisant : « Il y a à la fois des figures et des formations politiques, notamment La France insoumise (LFI), qui défendent une idéologie radicale de gauche qui instrumentalise l’islam, minimise le danger de l’islamisme radical et incite au communautarisme. »
Des réactions virulentes provenant de la droite
La ministre de l’Education a également reproché à LFI d’agir en vue d’introduire « ces idées au sein des établissements universitaires » : « Ils ne cachent pas leur intention, certains d’entre eux visitent un grand nombre d’universités françaises, je pense que leur objectif est assez limpide ». Ces remarques répondent directement aux propos tenus la veille par Philippe Baptiste sur LCP. Le ministre avait alors déclaré : « Affirmer qu’il existe un courant islamo-gauchiste cherchant à prendre le contrôle de telle ou telle université, non, je considère que ce n’est pas la réalité », tout en reconnaissant l’existence de « certains débordements ».
Cette position a provoqué une vive controverse au sein de la droite politique. Othman Nasrou, secrétaire général des Républicains, a regrette que « nier la présence de l’islamo-gauchisme dans les universités, c’est favoriser l’infiltration à un moment où nous devons être intransigeants face à ce fléau ». Pour Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Education, « nier l’existence de l’islamo-gauchisme, c’est un peu comme refuser de reconnaître que la Terre est ronde ».
La position de Philippe Baptiste s’oppose ainsi à celle affichée par ses prédécesseurs. En 2021, Frédérique Vidal, alors titulaire du portefeuille de l’Enseignement supérieur, avait souhaité lancer une enquête sur la question de « l’islamo-gauchisme » dans le milieu universitaire, provoquant une polémique importante.