Sommes-nous sur le point de voir une augmentation des taxes pour les conducteurs ? Le malus lié au poids des véhicules, instauré au début de l’année 2022 afin de sanctionner les voitures les plus lourdes, pourrait être rendu encore plus strict. En effet, un rapport publié récemment suggère de diminuer le seuil à partir duquel cette taxe s’applique.
Ce passage correspond à un extrait de la transcription du reportage présenté ci-dessus.
Faut-il augmenter la taxe sur les véhicules les plus lourds ? C’est la suggestion récemment formulée par plusieurs spécialistes auprès du gouvernement. À l’heure actuelle, les voitures neuves dépassant 1 600 kilos sont soumises à cette taxe. En 2026, ce seuil baissera à 1 500 kilos, et les experts recommandent désormais de l’abaisser à 1 400 kilos. Sur le terrain, dans une station-service en région parisienne, les avis des conducteurs divergent.
«Le stationnement est déjà très compliqué ici. En ville, on voit de plus en plus de grosses voitures, à moins d’avoir une grande famille, ce n’est pas franchement utile», témoigne un homme. Un autre souligne : «Il n’est vraiment pas indispensable d’avoir des véhicules aussi imposants». Un automobiliste exprime un point de vue différent : «On dirait que toutes les mesures sont là pour décourager la conduite et fragiliser la filière automobile». Cette taxe basée sur le poids s’applique au moment de l’achat et peut aller de quelques dizaines d’euros à plusieurs milliers pour les voitures les plus lourdes.
Les écologistes approuvent la mesure renforcée
Dans une concession automobile, presque tous les modèles exposés sont déjà soumis à cette taxe liée au poids, sauf un seul qui sera concerné dès l’année suivante. «C’est un véhicule compact pesant environ 1 500 kilos, donc ce n’est ni un SUV ni une grande voiture», confirme Ludovic Leguem, directeur de la communication et des affaires publiques chez BMW France. Il craint qu’une nouvelle augmentation du seuil ne vienne fragiliser davantage un marché automobile déjà en difficulté. «Ce changement pourrait dissuader des acheteurs, non pas forcément de se tourner vers une voiture plus légère, mais simplement de renouveler leur véhicule. Et cela risque de faire vieillir le parc automobile», ajoute-t-il.
Du côté des associations écologiques, l’initiative recueille un franc soutien. «L’objectif n’est pas de pénaliser les acheteurs, mais de donner un message clair aux constructeurs afin qu’ils adaptent leur gamme vers des voitures plus légères. Des véhicules plus légers rejettent en effet moins de polluants atmosphériques, émettent moins de gaz à effet de serre, et leur coût d’achat est également plus abordable», explique Pierre Leflaive, responsable transport au Réseau Action Climat.
D’après les calculs, ce renforcement de la taxe sur le poids pourrait rapporter environ 600 millions d’euros à l’État.