Rachida Dati a été officiellement renvoyée devant le tribunal correctionnel, conjointement avec Carlos Ghosn, pour des faits de corruption et de trafic d’influence. La date précise de ce procès devrait être déterminée d’ici la fin du mois de septembre. Ce calendrier revêt une importance particulière, notamment pour elle, puisqu’elle nourrit l’ambition de se présenter aux élections municipales parisiennes prévues en 2026.
Rachida Dati ne se retire pas si facilement de la scène publique. En témoignage, le mardi 22 juillet, lors de son entretien sur LCI, une fois celui-ci achevé, elle est revenue sur le plateau pour reprendre l’éditorialiste Guillaume Roquette au sujet de son renvoi devant la justice pour des accusations de corruption et de trafic d’influence. Elle l’a interpellé au sujet de Jean-Dominique Sénard, président du conseil d’administration de Renault, estimant que celui-ci chercherait à régler ses comptes avec Carlos Ghosn en s’en prenant à elle.
La ministre de la Culture a finalement quitté le plateau, mais pas très loin, en affirmant : « Je reste en régie« . Cette phrase illustre sa ferme volonté de ne pas se laisser faire, insistant sur le fait qu’aucun obstacle ne la détournera de son objectif. Ses proches précisent ainsi : « Cela fait des années qu’elle subit des attaques, mais elle persistera dans son combat en vue de l’alternance à Paris ». Ils dressent le portrait d’une Rachida Dati presque invincible et impossible à déconnecter de son engagement. Un élu, qui ne fait pas partie de son cercle proche, résume son tempérament avec ces mots : « Quand elle rencontre un mur, elle essaie à tout prix de le briser ». Très vite, elle a fait appel de sa mise en examen et n’a pas hésité à critiquer les magistrats concernés.
La perspective d’un procès pourrait en dissuader plus d’un, à cause du risque de récupération politique de la part de la gauche, qui ne manquera certainement pas d’exploiter cette affaire lors de la campagne. Au sein de LR, tous ne la soutiennent pas pleinement. Un élu rapporte : « Lorsque les salariés au SMIC entendent qu’elle aurait perçu plusieurs centaines de milliers d’euros, ils se disent que tous sont corrompus ».
Un climat d’incertitude autour des élections municipales
Dans un contexte de tensions grandissantes, Rachida Dati manifeste un fort mécontentement face à la manière dont LR gère la législative partielle prévue à la rentrée dans son propre territoire, le 7e arrondissement de Paris. Michel Barnier souhaite en effet se présenter, soutenu par Bruno Retailleau, tandis qu’elle-même lorgne sur ce siège de député. Ses proches perçoivent cette candidature comme une option de secours, au cas où elle rencontrerait un empêchement pour briguer les municipales. Elle accuse alors Barnier d’être manipulé dans ce contexte, déclarant que « Barnier est instrumentalisé ».
Par ailleurs, l’ouverture du procès suscite aussi des interrogations au sein des macronistes, d’autant que, depuis son entrée au gouvernement, on parle de plus en plus de la possibilité qu’elle soit investie comme candidate par Renaissance, où elle dispose d’un solide soutien. À leurs yeux, elle demeure la mieux placée pour triompher à Paris, d’autant que, pour l’instant, les affaires judiciaires n’ont pas entamé sa popularité.
Cependant, certains jugent ce scénario “hasardeux”, soulevant la question : « Qui gouvernera Paris si elle est élue puis condamnée ? ». Un fidèle de LR défendant Dati réplique : « Ce sont les gauchistes, les peureux et les ambitieux » qui s’opposent à elle. Pour le moment, le parti de Gabriel Attal préfère adopter une attitude de prudence. La décision finale devrait être prise à la fin de l’été 2025.