La ministre de la Culture a été convoquée devant le tribunal correctionnel dans le cadre de l’enquête portant sur l’affaire Carlos Ghosn. Elle a décidé de faire appel de cette décision et a clairement affirmé qu’elle ne compte pas quitter ses fonctions gouvernementales. Dans le passé, plusieurs autres membres du gouvernement ont également été confrontés à des poursuites judiciaires, mais leurs réactions ont varié selon les cas.
Rachida Dati, qui occupe actuellement le poste de ministre de la Culture, a été convoquée devant le tribunal correctionnel pour des faits de « corruption » et de « trafic d’influence » dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn. La ministre a déjà interjeté appel contre cette décision et affirme ne pas envisager de quitter ses fonctions.
Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence en 2017, plusieurs membres des différents cabinets ministériels ont été impliqués dans des dossiers judiciaires à connotation politique, totalisant une vingtaine d’affaires. Toutefois, les suites de ces affaires n’ont pas toujours conduit aux mêmes issues.
Départs rapides : ceux qui ont quitté leurs fonctions dès l’ouverture d’enquêtes
Parmi eux, François Bayrou, alors ministre de la Justice en 2017, est cité pour son rôle dans l’affaire concernant les assistants parlementaires européens liés au MoDem. Dès le lancement de l’enquête préliminaire, il choisit de démissionner. Il expliquait à l’époque : « J’opte pour la liberté de jugement et la liberté d’expression. Je refuse d’exposer le gouvernement et le président de la République, que je soutiens, à des campagnes malhonnêtes ». Finalement, il sera acquitté en 2024.
De manière similaire, Sylvie Goulard, ministre des Armées à la même époque, quitte elle aussi son poste à la suite des premières investigations. Elle obtiendra un non-lieu en mars 2023. En outre, Caroline Cayeux, ministre déléguée en charge des collectivités territoriales en 2022, s’en retire après le déclenchement d’une enquête la mettant en cause pour fausse déclaration de patrimoine.
Ils ont exercé leurs fonctions jusqu’à la tenue du procès
C’est notamment le cas d’Alain Griset, ministre des PME en 2021, qui est le premier à être jugé tout en restant en fonction. Il est reconnu coupable d’abus de confiance, faux et usage de faux, puis quitte son poste juste après le rendu du jugement.
Olivier Dussopt, ministre du Travail, a été poursuivi à la fin de 2023 pour favoritisme sur un marché public. Bien qu’encore en poste durant le procès, il n’a pas été reconduit dans le gouvernement formé par Gabriel Attal en janvier 2024. Sa condamnation en appel est intervenue en février dernier.
Par ailleurs, Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux à cette époque, a été jugé par la Cour de justice de la République pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé à la fin de 2023.
Maintien en poste malgré les accusations
Gérald Darmanin a conservé une place constante au sein des différents gouvernements depuis 2017. Peu après son entrée au cabinet, il a été mis en cause pour viol, mais l’affaire s’est soldée par un non-lieu, validé en appel en 2023, puis confirmé en cassation en 2024.
À l’opposé, Damien Abad, qui occupait le ministère des Solidarités, a été accusé lui aussi de viol peu après sa nomination en 2022. Cependant, il a été écarté un mois et demi plus tard lors d’un remaniement ministériel.
Enfin, Marlène Schiappa a fait l’objet d’une enquête portant sur le fonds Marianne, visant notamment des accusations de détournement de fonds publics par négligence. Elle est toutefois restée au gouvernement jusqu’au remaniement intervenu en 2023.