Bien que les tarifs proposés pour les véhicules électriques soient fréquemment compétitifs, ceux-ci rencontrent encore des difficultés à convaincre les consommateurs. Les inquiétudes liées à l’autonomie des batteries ainsi qu’aux avancées technologiques suscitent une certaine appréhension chez les futurs acquéreurs.
Ce passage correspond à une transcription partielle de l’interview présentée ci-dessus. Pour voir l’intégralité de la discussion, cliquez sur la vidéo.
Depuis six mois, une femme tente désespérément de céder sa voiture électrique d’occasion, sans succès jusqu’à présent. Pourtant, d’après elle, la batterie est en bon état : « Vous pouvez voir les barres bleues, et moi j’en ai 11 sur 12, seule une barre en haut est effacée, ce qui prouve la bonne qualité de la batterie ». Son véhicule est assez ancien, âgé de neuf ans, et affiche 84 000 kilomètres au compteur. Malgré un prix fixé à 5 000 euros, les acheteurs ne se pressent pas. « Les gens prennent contact, demandent des photos, cherchent des informations supplémentaires. On échange beaucoup par messages, mais personne ne vient voir la voiture ni ne donne suite », se désole-t-elle.
Un manque de confiance envers les voitures électriques
Actuellement, le marché des voitures électriques d’occasion est saturé d’annonces sans acquéreurs. Sur certaines plateformes, plusieurs dizaines de véhicules restent invendus. Les concessionnaires rencontrent eux aussi des difficultés à écouler leur stock de voitures électriques d’occasion. Par exemple, un modèle est proposé à 294 euros par mois avec apport, alors qu’une voiture neuve équivalente revient à seulement 270 euros par mois. « Nous avons du mal à les vendre et, hélas, nous subissons souvent des pertes financières sur les véhicules électriques d’occasion », explique Sylvain Thiriez, concessionnaire spécialisé dans les voitures électriques.
Face à des taux de crédit plus élevés et une obsolescence plus rapide, la voiture électrique d’occasion ne convainc pas tous les acheteurs : « La batterie a déjà été utilisée et il y a un souci technologique. Je ne suis pas fan », confie un client. Pourtant, les revendeurs doivent désormais remettre un certificat attestant de l’état de la batterie. « Nous réalisons un diagnostic de l’état de santé de la batterie, ce qui nous permet de comparer un véhicule neuf avec l’état réel de la batterie sur un modèle d’occasion », précise David Dias, chef d’atelier. En moyenne, il faut deux fois plus de temps pour trouver un acheteur pour une voiture électrique d’occasion que pour une voiture thermique.