Selon les concepteurs, s’investir dans Badvaxx favoriserait la construction d’une résilience cognitive face aux tactiques usuelles de manipulation.
Le 18 août, Bad Vaxx, un jeu interactif, a été présenté dans le but de combattre la désinformation autour des vaccins. Le financement du projet provient de l’Union européenne (via le programme Horizon 2020 dédié à la recherche et à l’innovation), de l’American Psychological Association (APA), du Center for Disease Control and Prevention (CDC), ainsi que du gouvernement britannique, et l’équipe de recherche mobilisée réunit des spécialistes des universités de Cambridge, Bristol, Dartmouth, Duke et Stanford.
Selon le site officiel, l’objectif est d’illustrer les procédés et les méthodes de manipulation qui servent à tromper les personnes au sujet des vaccinations et de la désinformation médicale. Bad Vaxx est présenté comme un « vaccin » psychologique contre la désinformation : y jouer permettrait de renforcer la résistance mentale face aux formes usuelles de manipulation rencontrées en ligne.
Des psychologues ayant collaboré au développement du jeu ont observé que l’expérience Bad Vaxx améliore la capacité des joueurs à repérer les techniques de manipulation dans les publications des réseaux sociaux, accroît leur confiance en leur aptitude à identifier ces procédés et diminue leur propension à partager des contenus trompeurs avec leur entourage.
Méchant ou héros : choisissez votre avatar
Le titre est accessible depuis l’adresse badvaxx.com. Le jeu est entièrement gratuit et dure environ 15 minutes. Il propose plusieurs modes de jeu. D’une part, il est possible d’endosser le rôle d’un « méchant », « maître de la manipulation » afin de se forger une personnalité de propagateur impitoyable de fausses informations. D’autre part, on peut opter pour le personnage d’un « héros » qui se bat contre ces désinformateurs. Il faut toutefois « veiller à ne pas aliéner ses partisans par des mensonges ou des informations confuses, sinon on perd la partie ».
Le lancement de ce jeu s’inscrit dans un contexte américain marqué par des prises de position hostiles à la vaccination, notamment exprimées par le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr., à propos de la polio, du Covid et de la rougeole. Les États-Unis traversent d’ailleurs en 2025 leur pire épidémie de rougeole depuis plus de trois décennies, selon un décompte publié en juillet par l’université Johns Hopkins. Beaucoup estiment que cette crise est alimentée par les discours du ministre. Par ailleurs, l’administration Trump a mis fin au financement de 22 contrats destinés au développement de vaccins à ARNm, une technique clé utilisée pour fabriquer la majorité des vaccins contre le Covid.