Un conducteur sur cinq se permet de jeter ses détritus par la vitre de son véhicule. Ce geste, qui attriste profondément les agents chargés du nettoyage, peut également représenter un risque pour la sécurité des autres usagers de la route. Cette problématique suscite une vive inquiétude, particulièrement en cette période de grand trafic lors du chassé-croisé du début du mois d’août.
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Lorsqu’il s’occupe du nettoyage des bas-côtés des autoroutes, cet agent remplit son sac en seulement quelques minutes. En moyenne, on observe la présence d’une poubelle tous les dix minutes le long des autoroutes. Pourtant, d’après une étude, un Français sur cinq admet avoir déjà jeté ses détritus par la fenêtre de sa voiture. Nous avons donc cherché à rencontrer ces conducteurs peu scrupuleux, mais nous avons eu du mal à en identifier.
“Un trognon de pomme, peut-être. C’est biodégradable, donc cela dérange moins”, reconnaît une automobiliste. “Quand j’étais plus jeune, c’est vrai, je faisais moins attention, sans doute. Mais aujourd’hui, absolument pas”, assure un conducteur. “Jamais, jamais du tout. C’est quelque chose que je ne tolère pas”, affirme un autre.
Un geste devenu plus rare ces dernières années. Toutefois, selon cette même étude, de nombreux Français minimisent encore l’impact de ces comportements. Les bords de route deviennent pollués et cela peut représenter un danger pour les autres usagers. “Ces déchets peuvent provoquer des accidents lorsque d’autres conducteurs se retrouvent avec ces détritus sur leur pare-brise. Par ailleurs, cela constitue aussi un risque pour le personnel autoroutier chargé de nettoyer, alors que ce n’est pas leur mission principale”, explique Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes.
L’entretien des routes départementales, un coût important
Sur les routes départementales, les détritus s’amoncellent également. Le département de l’Ardèche avait tenté d’agir en installant des panneaux de sensibilisation, mais sans grand succès. “On a même retrouvé un jeu de cartes de tarot par terre. Il y a malheureusement plus de déchets que de billets”, dénonce un agent d’entretien.
En période estivale, la fréquentation sur ces axes augmente notablement. Ces agents pourraient intervenir quotidiennement pour nettoyer. “C’est frustrant alors que tout le monde fait des efforts chez soi… Il faut savoir garder son calme”, commente Joël Dufaud, agent chargé du nettoyage des routes.
Contrairement aux autoroutes à gestion privée, la prise en charge du ramassage des déchets pèse lourd sur le budget des départements. “Pour chiffrer, avec deux agents, le matériel, le carburant et la gestion à la déchetterie, cela revient à environ 400 euros chaque jour”, indique Daniel Vallée, responsable de l’entretien routier. Jeter ses déchets par la fenêtre est passible d’une contravention de 135 euros. Peut-être encore plus efficace, la moitié des parents affirment s’être déjà fait reprendre par leurs enfants à ce sujet.
Sources principales :
Fondation VINCI Autoroutes : 11e édition de l’étude estivale menée par Ipsos sur le comportement des Français face à leurs déchets lors des déplacements en vacances.
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