Un nombre croissant de conducteurs de deux-roues rivalisent d’ingéniosité pour dissimuler leur plaque d’immatriculation. Leur objectif principal est d’échapper aux contraventions liées au stationnement. Cependant, ces astuces interdites par la loi peuvent entraîner des sanctions financières bien plus sévères.
Ce passage est un extrait de la transcription du reportage disponible ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour en voir l’intégralité.
On voit toutes sortes de dispositifs pour dissimuler la plaque d’immatriculation : un masque chirurgical, un chiffon, un bout de carton, voire ce qui pourrait être un sous-vêtement… Tous les moyens semblent bons pour que la plaque ne soit pas visible. Les conducteurs de deux-roues cherchent ainsi à échapper aux caméras installées dans les rues, qui détectent les véhicules n’ayant pas réglé leur stationnement et leur dressent une contravention.
« On peut utiliser un sac plastique ou bien un masque de protection contre le Covid. C’est juste pour cinq minutes, le temps d’aller chercher une pièce et de repartir. On ne reste pas deux ou trois heures comme ça. Si c’est pour plusieurs heures, alors on paie le stationnement. Mais pour cinq minutes, ça ne vaut pas le coup. Et dès que tu t’arrêtes, deux minutes plus tard, tu te fais verbaliser », explique un mécanicien âgé de 28 ans.
Techniques partagées sur les plateformes numériques
À Paris, depuis maintenant trois ans, l’amende pour les propriétaires de deux-roues qui stationnent sans paiement est fixée à 37,50 euros. Or, au tarif de 3 euros de l’heure dans le centre-ville, beaucoup avouent qu’il est tentant de tricher. « Je ne couvre pas ma plaque, mais je ne règle pas toujours le stationnement. Je prends le risque », confie un motard.
Sur les réseaux sociaux, certains partagent même leurs astuces. Un utilisateur s’enorgueillit d’avoir conçu une feuille aimantée pour masquer la plaque. Néanmoins, toutes ces pratiques restent interdites par la loi. Même si les caméras ne peuvent pas enregistrer l’infraction, des agents sur le terrain peuvent constater l’irrégularité et punir les contrevenants dont la plaque est cachée.
« L’agent présent peut verbaliser directement sur place. Il retire le dispositif, qu’il s’agisse d’un masque ou de scotch, et constate l’infraction. Cette dernière est sanctionnée par une amende de 135 euros, assortie d’un risque d’enlèvement du véhicule », précise Me Rémy Josseaume, avocat spécialisé en droit routier et défense des usagers de la route. La seule manière d’éviter ces sanctions selon lui : opter pour un scooter électrique, dont le stationnement demeure gratuit.