Environ un retraité sur douze sera confronté à une augmentation de sa fiscalité sur le revenu ou à une diminution des aides sociales dont il bénéficie.
Petit rappel : dans le cadre du projet présenté par le Premier ministre François Bayrou, qui doit être discuté à la rentrée à l’Assemblée nationale, plusieurs mesures sont envisagées concernant les pensions de retraite. Outre le gel des pensions lié à la fameuse « année blanche » fiscale, un changement important concerne la suppression de l’abattement de 10 % dont bénéficient les retraités pour le calcul de leurs revenus soumis à l’impôt. Cette diminution avait été instaurée en 1978 afin de compenser les frais professionnels des seniors exerçant encore une activité réduite. En remplacement de cet abattement de 10 %, Éric Lombard, ministre de l’Économie, a annoncé la mise en place d’un abattement fixe de 2 000 euros par retraité, ou 4 000 euros pour un couple, visant à réduire leur revenu imposable.
Selon l’Institut des politiques publiques (IPP), cette nouvelle méthode de calcul du revenu imposable pourrait désavantager près d’un million et demi de retraités (environ 1 400 000 personnes). Ces derniers devraient ainsi soit s’acquitter de taxes plus élevées, soit percevoir une pension réduite. D’après l’Institut, la substitution de l’abattement proportionnel de 10 % par un montant fixe de 2 000 euros profiterait principalement à un faible nombre, à peine 100 000 retraités, ce qui représente moins de 1 % de l’ensemble des bénéficiaires. En définitive, ce sont surtout les retraités aisés qui seraient davantage sollicités, sans que les plus modestes ne bénéficient d’une compensation notable.
Un surcroît de recettes fiscales attendu à hauteur d’un milliard d’euros
Est-ce que cette réforme serait avantageuse pour les finances publiques ? La réponse est clairement positive puisque l’État devrait engranger davantage de recettes qu’actuellement. Le gain attendu avoisinerait un milliard d’euros, ce qui témoigne que la mesure, incluse dans le cadre de l' »année blanche » prévue pour 2026, entraînerait une augmentation globale de la pression fiscale, au moins pour la population des retraités.
L’Institut des politiques publiques souligne aussi que plusieurs éléments restent à clarifier, notamment concernant l’impact potentiel sur le mode de calcul des ressources ouvrant droit à certaines prestations sociales. Cela concerne, en particulier, les allocations de solidarité pour les personnes âgées, les aides au logement, et autres dispositifs similaires. Ce sont autant de points qui promettent d’alimenter de vifs échanges lors des débats parlementaires à venir dès la rentrée.