À Audun-le-Tiche, commune frontalière située en Moselle, un grand nombre de Luxembourgeois tire profit de l’incertitude juridique pour ne pas régler le stationnement de leur véhicule. Cette situation agace les élus et les habitants.
Ce passage provient d’un extrait de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Pour le visionner en intégralité, cliquez sur la vidéo.
Au cœur d’Audun-le-Tiche, en Moselle, comme dans une grande partie de cette commune frontalière, le stationnement est désormais soumis à des règles. Les véhicules sans vignette résidentielle peuvent rester au maximum deux heures. La zone bleue n’est pas pour autant systématiquement respectée. L’un des véhicules garés ce jour-là est en infraction. « Il n’a ni le disque bleu ni la vignette de stationnement. C’est une amende de 35 euros », précise une agente de l’A.S.V.P. Toutefois, cette contravention risque de rester sans effet. Car cette voiture, tout comme celle verbalisée un peu plus loin, est immatriculée au Luxembourg. « Ça veut dire qu’il y a de fortes chances que l’amende n’atteigne pas sa destination. Les conventions qui existent actuellement ne prévoient pas le transfert des amendes de stationnement d’un État à un autre », explique Claude Mathelin, chef du service de police municipale d’Audun-le-Tiche.
En d’autres termes, la commune n’a pas de moyen pour obtenir le paiement de l’amende. L’an dernier, plus de la moitié des près de 1 400 contraventions dressées n’ont jamais été réglées. Un casse-tête conséquent dans une ville où de nombreux travailleurs transfrontaliers voient leurs voitures immatriculées au Luxembourg voisin. « Ils ne voient pas l’utilité de payer une vignette de stationnement à 90 euros s’ils ne recevront de toute façon pas l’amende », déplore Claude Mathelin.
Ce n’est pas équitable
Une vignette de stationnement réservée aux résidents, mais qui s’applique uniquement aux véhicules étrangers et qui était destinée à alléger les quartiers où se garer est devenu un vrai défi. « Il y a beaucoup de gens qui possèdent trois ou quatre voitures, qui ont une maison sans garage, sans vignette », souligne un riverain. À présent, les habitants dont le véhicule porte une immatriculation française se sentent lésés. « Nous, on paie des PV et eux ne les règlent pas. Ce n’est pas juste », affirme un résident.
Ce manque à gagner touche aussi la commune, qui doit prendre en charge les frais de fourrière pour certains véhicules abandonnés. Elle réclame donc une révision des accords avec le Luxembourg. « Vous avez sept à huit infractions qui peuvent franchir la frontière. Les infractions les plus lourdes et les plus graves : excès de vitesse, conduite en état d’ivresse, non-port de la ceinture », déplore Gilles Blasi-Toccacceli, premier adjoint au maire d’Audun-le-Tiche. Intégrer les amendes pour stationnement illégal serait ainsi une solution envisagée pour les communes frontalières comme Audun-le-Tiche.