À partir de mardi, les concessionnaires auront l’obligation de proposer un véhicule de remplacement lorsque le véhicule d’un client restera immobilisé pendant plus de quinze jours. Cependant, la mise en œuvre de cette exigence n’est pas toujours simple à mettre en pratique.
Environ 1,7 million de véhicules équipés d’airbags Takata ont été placés sous le dispositif de rappel appelé « stop drive ». Par conséquent, ces voitures doivent rester immobilisées en attendant que les airbags défectueux soient réparés ou remplacés. Les fabricants sont tenus de proposer des véhicules de remplacement aux clients concernés lorsque l’immobilisation excède deux semaines. Si une marque ne respecte pas cette obligation, ni l’autre exigence consistant à proposer un rendez-vous dans les deux mois, elle s’expose à des amendes à partir du 19 août.
Pourtant, les propriétaires touchés par ce rappel peinent encore à obtenir un rendez-vous dans un garage ou une concession pour retirer les airbags défectueux. Les témoignages affluent. Moins d’un an après l’achat de la voiture de sa fille, Ana-Luisa, une Alsacienne de 45 ans, découvre qu’elle figure parmi les bénéficiaires du programme de « stop drive ». « Nous avons pris rendez-vous directement au garage le 16 juin, pour une intervention prévue le 18 août, soit un délai de deux mois », raconte-t-elle. Or, à la dernière minute, son garagiste annule, invoquant l’absence de pièces détachées.
« J’espère qu’on me recontactera rapidement »
« Je suis allée chez le concessionnaire demander une voiture de remplacement. Ils n’en avaient pas », raconte Ana-Luisa. « Je leur ai demandé de me mettre une voiture de location à disposition, mais la personne en charge des airbags Takata ne savait pas comment faire. J’attends toujours qu’on me rappelle », poursuit-elle
Certains concessionnaires évoquent un stock de pièces de rechange réduit au regard du grand nombre de demandes. Cette remarque agace Maryse-Hélène Marloux, fondatrice du collectif Scandale airbags Takata. « Le scandale des airbags défectueux Takata, ça fait plus de dix ans qu’on en parle ! Ce n’est pas possible de ne pas disposer d’un nombre suffisant d’airbags, alors qu’ils avaient onze ans pour s’organiser, s’insurge-t-elle. Ce n’est ni logique ni normal. L’arrêté ministériel prévoit des stocks minimum obligatoires dans chaque concession. » Elle appelle donc le gouvernement à faire appliquer la loi, qui prévoit des amendes en cas de non-respect des délais de rendez-vous.