Cette initiative, qui avait suscité une opposition marquée lors de son dévoilement en juillet, vise à permettre à l’État d’encaisser 4,2 milliards d’euros à compter de 2026, selon le Premier ministre.
Les contours de la suppression envisagée de deux jours fériés, une mesure fortement décriée parmi les pistes du gouvernement pour le budget 2026, commencent à se dessiner. Dans un document daté du vendredi 8 août et rendu public dimanche par Les Echos puis transmis à 42mag.fr, François Bayrou expose aux partenaires sociaux les grandes lignes de sa proposition concernant cette option, qui promet d’alimenter les débats au Parlement à l’automne.
« Comme pour toute réforme d’envergure du droit du travail, le gouvernement souhaite engager une phase de concertation avec les partenaires sociaux afin qu’ils puissent en définir les modalités de mise en œuvre », précise François Bayrou. En pratique, une négociation entre les partenaires sociaux et l’exécutif est possible, mais le calendrier s’annonce très serré pour tenter de dégager des marges de manœuvre, selon les mots du Premier ministre : « Merci de nous indiquer d’ici le 1er septembre 2025 si vous souhaitez engager une telle négociation, le cas échéant, selon les modalités convenues avec les autres organisations dans un délai compatible avec une conclusion au plus tard le 30 septembre. »
Le choix des jours concernés peut être réexaminé, mais…
Selon le document, l’impact financier attendu pour le secteur privé serait de 4,2 milliards d’euros dès 2026 au profit du budget de l’État. Par ailleurs, les salariés mensualisés et les agents publics ne seront pas rémunérés davantage pour ces heures de travail ajoutées; en contrepartie, les employeurs du privé verseront une contribution destinée au budget de l’État.
Le chef du gouvernement confirme également son intention de retirer le caractère férié au lundi de Pâques et au 8 mai. « Le choix des deux jours chômés visés peut être réexaminé, pourvu que l’efficacité de la mesure soit préservée », insiste-t-il, et « cette suppression concernerait autant les salariés du secteur privé que les agents publics ». Il est aussi prévu d’examiner et de discuter des spécificités propres à l’Alsace, à la Moselle et à Saint-Pierre-et-Miquelon, où la loi de 1905 sur la séparation entre l’Église et l’État ne s’applique pas.