La suppression de deux jours fériés est programmée pour permettre à l’État de percevoir 4,2 milliards d’euros à partir de 2026. Cette mesure avait déclenché une opposition marquée lors de sa présentation en juillet.
« C’est une arnaque manifeste », réagit sur 42mag.fr François Hommeril, président de la CFE-CGC, alors que François Bayrou, dans une lettre destinée aux partenaires sociaux, que 42mag.fr a pu consulter ce dimanche 10 août, propose de ne pas majorer les rémunérations des salariés mensualisés et des agents publics durant les deux jours fériés qui seraient supprimés par le gouvernement dans le Budget 2026. François Bayrou « tire la France vers le bas » est dénoncé par François Hommeril. « Il s’agit, par cette mesure, d’enrichir légèrement davantage le patronat », argumente-t-il. Le gouvernement prévoit de réunir 4,2 milliards d’euros grâce à cette réforme.
« Deux jours, c’est 1% de la masse salariale, soit huit milliards d’euros », affirme le président de la CFE-CGC. « Le gouvernement veut faire payer les salariés à hauteur de huit milliards et va solliciter le patronat pour rembourser quatre milliards », ajoute-t-il. « Dans ce dossier, le patronat engrange autant que l’État et ce sont les salariés qui en paient l’intégralité », dénonce-t-il.
« On va baisser le pouvoir d’achat des salariés, on va les amener à travailler plus et il n’y aura aucun gain économique pour la France à terme. »
François Hommeril, président de la CFE-CGCà 42mag.fr
Dans ce courrier envoyé vendredi, qui précise les modalités de « suppression du caractère férié de deux jours » dans l’année, le Premier ministre indique aussi qu’en « contrepartie, les employeurs du secteur privé s’acquitteront d’une contribution qui sera affectée au budget de l’État ». Mais selon François Hommeril, « le patronat ne voudra pas payer » et « va se rattraper sur les augmentations de salaires ».
François Hommeril assure qu’il « n’y a rien à négocier dans cette affaire ». « Il n’est pas question d’aller négocier les voies et les moyens par lesquels on va se faire voler », explique-t-il. La CFE-CGC est, selon lui, en train de « réfléchir à la meilleure façon de réagir ». Une réunion intersyndicale est prévue le 1er septembre. « Il faut qu’on réagisse collectivement », dit-il.