Dès l’année 2035, une mesure adoptée par le Parlement européen prohibera la commercialisation de voitures neuves équipées de moteurs thermiques. Pourtant, en attendant l’entrée en vigueur de cette réglementation, les véhicules diesel continuent à se maintenir avec une certaine vigueur. En effet, ces voitures à motorisation diesel constituent environ la moitié des transactions sur le marché des véhicules d’occasion en France. Quelles sont donc les raisons qui expliquent cette persistance du diesel ?
Ce passage fait partie d’une transcription extraite du reportage présenté ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour en voir l’intégralité.
Dans une station-service située près de Lyon, le prix du gazole est affiché à 1,60 euro, soit seulement trois centimes de moins que celui du sans-plomb. Les conducteurs ont bien remarqué cette évolution : « On observe quasiment aucune différence entre les deux carburants. Ce qui pose problème, c’est qu’à l’époque, on choisissait le gazole car il était nettement moins cher. Aujourd’hui, ils coûtent quasiment pareil », commente une automobiliste faisant son plein. Cependant, cela ne remet pas en cause son choix de véhicule : « Je privilégie encore le gazole à l’essence. Ma voiture consomme peu, donc cela me convient parfaitement », ajoute-t-elle.
Chez un concessionnaire spécialisé dans les voitures d’occasion, la demande pour les modèles diesel reste soutenue. « Le diesel se vend très bien en ce moment, la demande est forte. Ces véhicules trouvent preneurs rapidement, très rapidement même », atteste Anthony Abou Daher, commercial chez Alvergnas Auto. Stéphanie, qui parcourt 25 000 kilomètres chaque année, ne compte pas changer ses habitudes. Ses quatre précédentes voitures étaient déjà des diesels. « Je continue à faire confiance au diesel », affirme-t-elle, précisant qu’elle réalise « beaucoup de kilomètres et avec un plein, il n’y a pas d’équivalent, que ce soit en électrique ou en essence ».
Un avantage potentiel avec la disparition des ZFE ?
Si les véhicules diesel ne représentent que 6 % des ventes de voitures neuves, ils représentent en revanche 46 % du marché dans l’occasion. Pour un étudiant en alternance, acheter un coupé diesel neuf dépasse souvent les moyens, mais s’orienter vers un véhicule d’occasion devient envisageable. « Ce choix me convient. Étant domicilié en zone rurale, je parcours souvent de longues distances, comme pour aller à l’école ou au travail. J’ai besoin d’une grande autonomie », explique-t-il.
Ces voitures, souvent jugées très polluantes, seront interdites à la vente neuve dès 2035. Pourtant, les modèles électriques ne parviennent pas encore à convaincre tous les utilisateurs en raison de leur prix élevé. « Nous constatons que bon nombre de clients ayant opté pour l’électrique reviennent finalement vers les moteurs diesel, notamment à cause de l’autonomie limitée de certaines voitures électriques et des tarifs assez élevés », souligne un vendeur.
Après avoir été bannis dans certaines zones urbaines, les véhicules diesel pourraient bénéficier d’un éventuel recul sur les restrictions imposées dans les ZFE, les zones à faibles émissions.