Plus de deux millions d’automobiles font l’objet d’un rappel en raison d’airbags défectueux. Environ un véhicule sur cinq a déjà changé de mains, surtout par le biais de plateformes en ligne entre particuliers. Mais les nouveaux acheteurs ont-ils reçu les informations nécessaires ? France Télévisions a mené l’enquête.
Ce passage provient d’une section de la retranscription du reportage ci-dessus. Appuyez sur la vidéo pour la voir dans son intégralité.
Sur les routes françaises, un grand nombre de voitures demeure équipé d’un airbag Takata, et ce malgré les rappels lancés par les constructeurs et les risques potentiels pour la sécurité. Beaucoup de propriétaires ignorent encore le souci. D’autres veulent se défaire de leur véhicule, et certains finissent par atterrir sur le marché de l’occasion.
Sur les plateformes de vente entre particuliers, les annonces pullulent sans détailler d’informations relatives à l’airbag. Nous prenons rendez-vous avec un vendeur privé, caméra dissimulée activée. Pour un peu plus de 8 000 euros, il présente une voiture hybride, un modèle âgé d’environ dix ans. Le véhicule paraît en règle et semble en bon état d’apparence. Il affirme que son véhicule n’est pas touché par la campagne de rappel et n’a pas eu besoin de remplacement d’airbag. Nous décidons de vérifier sur le site du constructeur.
110 000 véhicules non réparés et susceptibles d’être remis sur le marché
Le véhicule se révèle finalement concerné : « De toute façon, s’il est concerné, c’est Citroën qui va changer l’airbag », se justifie-t-il. Il ajoute être parti « à deux reprises au Maroc » et n’avoir « jamais rencontré de problème. »
Ces airbags circulent encore largement, malgré les campagnes massives de rappel. Chez Stellantis, sur 690 000 véhicules C3 et DS3 concernés par des rappels, 110 000 restent non réparés et risquent d’être remis sur le marché. Pour une association de consommateurs, la revente de ces voitures n’est pas interdite, à condition d’en informer l’acheteur.
« Si vous ne le faites pas, effectivement, il existe un vice caché et l’acheteur pourrait ensuite faire annuler la vente et demander un préjudice moral », indique François Carlier, délégué général de la CLCV. Avant d’acheter, il est donc recommandé d’entrer le numéro d’identification du véhicule sur le site du constructeur afin de déterminer s’il est concerné.