Pour ces trois organisations syndicales, les annonces du chef du gouvernement ne sauraient suffire, et elles appellent à une mobilisation le 2 octobre, diffusée sur 42mag.fr.
« Il n’est pas question d’une rupture de fond annoncée », déplore samedi 27 septembre sur 42mag.fr Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT. Les annonces de Sébastien Lecornu, faites la veille au journal Le Parisien-Aujourd’hui en France, constituent, selon le syndicat, « un bon carburant pour la mobilisation du 2 octobre » et elles « vont renforcer une bonne partie des manifestants ». Le nouveau Premier ministre a dévoilé vendredi soir ses premières orientations budgétaires, en affirmant qu’il n’y aura pas de budget « d’austérité et de régression sociale », tout en écartant un certain nombre de mesures réclamées par la gauche et par les syndicats. Le compte n’y est pas, fait valoir la CFDT, citant notamment la suspension de la réforme des retraites de 2023, qui « aurait répondu à un problème ». Le syndicat demeure favorable au dialogue, en particulier sur l’amélioration de la retraite des femmes et sur la question de la pénibilité, où « là, on pense qu’il y a une porte qui s’entrouvre, donc on va pousser au niveau de la CFDT », précise Yvan Ricordeau. Le seul signe positif relevé par la CFDT est que Lecornu « abandonne la lettre de cadrage de l’assurance chômage ». Pour le reste, prévient le syndicat, « on attend encore cette rupture politique annoncée. C’est de l’entêtement. On espérait des signes d’ouvertures, mais rien ». « Le Premier ministre ouvre la porte mais ne propose rien. Donc ce n’est pas du tout satisfaisant », conclut Yvan Ricordeau.
Pour la CGT, une journée qui semble sans fin
« L’impression d’être dans un jour sans fin », déplore sur 42mag.fr Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, qui ne « voit pas la différence avec le gouvernement Bayrou, Barnier, Attal, etc… ». Denis Gravouil accuse le « lobby patronal, minoritaire dans le pays, mais puissant au gouvernement, qui continue d’être le seul écouté ». Le syndicaliste regrette « la poursuite de la même politique : on ne touche pas à la réforme des retraites, pas question de justice fiscale, ni de taxe Zucman ».
La CGT appelle à une journée de mobilisation le 2 octobre, notamment pour l’abrogation de la réforme des retraites : « On avait compris depuis les dernières rencontres – et c’est la raison fondamentale pour laquelle un fidèle d’Emmanuel Macron a été nommé – c’est qu’on ne touche pas à la politique qui a été lancée, même si elle est rejetée par une très grande majorité du pays », constate Denis Gravouil. « La réforme des retraites, c’est emblématique. Cela continuera d’être le boulet que traîneront tous les gouvernements qui continueront à refuser de l’abroger ou même de la suspendre ».
« On n’a pas de réponses qui permettent d’annuler le 2 octobre », selon la CFTC
« La CFTC s’attendait à beaucoup plus de signaux positifs pour calmer la colère sociale », réagit vendredi sur 42mag.fr Cyril Chabanier, le président de la CFTC. « Une des rares choses qui est positive » dans cet entretien, c’est que Sébastien Lecornu affirme « qu’il ne prépare pas un budget d’austérité et de régression sociale, mais il n’y a rien derrière, de façon précise, qui permette de confirmer cela », regrette Cyril Chabanier.
Sébastien Lecornu « dit quand même qu’il est prêt à bouger sur certaines avancées qu’on a faites pendant le conclave [sur les retraites], comme l’amélioration des retraites des femmes avec enfants », remarque le président de la CFTC.
Néanmoins, « les quelques ouvertures sont les mêmes que lorsqu’on l’a rencontré, on n’a rien appris de plus aujourd’hui », résume-t-il. Les syndicats appellent toujours à la mobilisation pour jeudi 2 octobre. « On n’a pas de réponse qui nous permette d’annuler la grande journée de grève et de manifestation du 2 octobre », déclare le président de la CFTC.