Selon les résultats d’une étude menée par le cabinet de conseil Boston Consulting Group, près de 75 % des véhicules électriques actuellement commercialisés en Europe se montrent plus compétitifs que leurs équivalents à l’essence, au diesel, ou même hybrides.
Les coûts d’usage des véhicules électriques seraient-ils inférieurs à ceux des modèles hybrides ou thermiques équivalents ? C’est ce que laisse penser une étude menée par le cabinet Boston Consulting Group et commandée par Charge France, l’union des opérateurs français de bornes de recharge. La publication est intervenue le mercredi 3 septembre, alors que les tarifs d’achat des VE, souvent jugés élevés, sont fréquemment avancés pour expliquer les hésitations des conducteurs à adopter ces voitures.
1 Sur quels fondements repose l’évaluation du Boston Consulting Group ?
Concrètement, l’étude s’appuie sur plusieurs éléments distincts: le coût d’acquisition après déduction du bonus, les dépenses d’entretien – en particulier les réparations mécaniques – sur une période de cinq ans, ainsi que les dépenses liées à l’usage quotidien de la voiture électrique, c’est-à-dire les frais de recharge combinant recharges à domicile et sur des bornes, contre le coût total d’un plein de carburant estimé à 1,99 euro le litre.
À l’issue de ces comparaisons, la voiture 100 % électrique se montre gagnante, au moins dans la catégorie des citadines. Les petites voitures dominent les ventes en France, à l’échelle des modèles testés: Renault Clio et Peugeot 208 se mesurent ici à Renault 5 et à la version Peugeot e-208. L’étude estime l’écart de coût à environ 1 200 euros annuels pour des conducteurs parcourant un peu plus de 13 000 kilomètres chacun au cours de l’année.
2 Toutes les voitures électriques bénéficient-elles de ce coût moindre ?
Plus globalement, le cabinet estime qu’en Europe, environ les trois quarts des véhicules électriques actuellement commercialisés présentent une compétitivité supérieure à leurs équivalents essence, diesel, ou même hybrides, si l’on prend en compte à la fois le prix d’achat et les coûts d’usage sur cinq ans. Toutefois, ces conclusions restent particulièrement marquées pour les petites voitures.
Et cette tendance devrait gagner encore du terrain dans les années qui viennent, aussi bien pour les SUV que pour les modèles de gamme élevée. À l’heure actuelle, ils restent un peu moins avantageux en version électrique qu’en essence, en raison d’un écart initial de prix à l’achat plus élevé.
3 Quels efforts sont déployés pour proposer des véhicules électriques à moins de 25 000 euros ?
Les constructeurs misent déjà sur des citadines électriques dont le prix de vente est inférieur à 25 000 euros. Des personnalités comme Carlos Tavares, ancien président-directeur général de Stellantis, et Luca De Meo, ancien PDG de Renault, avaient d’ailleurs sonné l’alarme ces dernières années: pour que les VE se vendent, leurs tarifs doivent être compétitifs.
Pour contenir les coûts de production, les industriels s’appuient sur des architectures communes qui permettent de décliner plusieurs modèles à partir des mêmes plateformes, comme c’est déjà pratiqué avec les voitures à moteur thermique. C’est la raison pour laquelle, depuis l’année dernière, plusieurs modèles sont proposés autour de la barre des 25 000 euros, notamment la Citroën ë-C3 (e-C3) et la Renault 5.
Renault a même dévoilé, récemment, une version d’entrée de gamme baptisée Five, équipée d’une batterie légèrement moins puissante et affichant un prix juste au-dessus de 20 000 euros après bonus. Cette voiture entrera dans le cadre du leasing social, relancé par le gouvernement en septembre, tout comme la e-C3, qui se retrouve actuellement autour de 19 000 euros grâce au bonus.
En revanche, la micro-citadine T03 du constructeur chinois Leapmotor, avec lequel le groupe Stellantis est partenaire en France, n’est pas éligible au bonus ni au leasing social. Néanmoins, son tarif connaît une réduction et tombe sous la barre des 17 000 euros. Le champion chinois des véhicules électriques, BYD, s’est aussi positionné sur ce créneau avec la Dolphin Surf, affichant un prix inférieur à 20 000 euros et sans bonus.