Chaque année, le festival Goodwood Revival réunit des passionnés des années cinquante et soixante. Des tenues soignées, une atmosphère d’époque et des courses de voitures anciennes s’y mêlent, offrant une vraie plongée dans le passé.
Ce passage provient d’un extrait de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le voir dans son intégralité.
Coupez vos smartphones et ne parlez plus des voitures électriques. En Grande-Bretagne, il existe un endroit figé dans le temps, où, durant un week-end, on bascule vers les années d’après-guerre. Bienvenue au festival Goodwood Revival, ce rallye automobile qui cultive résolument le regard sur le passé. Des préparatifs finaux pour un groupe d’amis venus de France qui s’y rendent chaque année. Le dress code s’étend sur les années 1948 à 1964, certains privilégiant des uniformes de l’armée de l’air française de l’époque. «On a l’impression de revivre un peu ce que nos grands-parents ont vécu», confie l’une des participantes. «C’est assez étrange de se costumer; une fois l’ambiance installée, c’est la normalité qui prévaut plutôt que l’inverse», note un autre.
À Goodwood, presque tout le monde joue le jeu, que ce soit avec une allure pin-up, une veste en tweed, un esprit biker rock ou une tenue de working girl en grève. Cet espace rétro attire quelque 200 000 nostalgiques chaque année. Le cœur du festival demeure le circuit automobile et les voitures d’époque. Un passionné a acquis chez un musée une voiture française de 1946: «Elle est équipée d’une transmission électrique. C’est une technologie française des années 30-40». Il l’a entièrement remise à neuf. C’est la première course de ce véhicule depuis 75 ans : «C’est un jour majeur pour moi. Même si je finis par être dernier, cela me convient. Je veux simplement participer. C’est le meilleur rallye au monde. C’est déjà un grand honneur. Je veux juste en profiter.»
C’est ici qu’il m’a demandé ma main
Le grondement des moteurs et l’odeur d’essence replongent aussi les spectateurs dans une période désormais révolue. «On aurait dit les Fous du volant; ce sont les dessins animés de mon enfance. La Formule 1 actuelle est impressionnante, mais extrêmement technique. Ici, c’est le talent du pilote qui compte», se réjouit un festivalier. «C’est là que ces voitures ont leur place, pas dans un musée. Ici, on les pousse à fond. Ça, c’est de la vraie course», affirme un autre.
Des bolides mythiques, des tenues rétro, en quelques années, ce mélange « so british » a fini par séduire nos amis français férus de vintage. «Il m’a demandé ma main ici, sur la piste, sur la ligne de départ», raconte Géraldine Chausseray. Ici, les visiteurs ne se contentent pas d’observer le passé : ils choisissent de le vivre, au point de retomber parfois en enfance, le temps d’un tour de manège à vapeur.