Pour la première fois en France, l’utilisation du téléphone portable au volant pourrait entraîner la perte du permis de conduire. À partir du mois de novembre, cette mesure s’appliquera, pour l’instant, aux automobilistes qui circulent dans les Landes.
Cette section restitue une partie de la transcription du reportage évoqué ci-dessus. Pour le visionner dans son intégralité, appuyez sur la vidéo.
Sur les routes des Landes, plus de 3 000 automobilistes ont été sanctionnés cette année pour l’usage du téléphone au volant. Face à cette situation, le préfet a choisi une approche plus ferme. Son objectif est de retirer le permis à ceux qui téléphonent, avec une durée maximale de six mois dans ce cadre. Une phase pilote doit être lancée en octobre. Puis, selon la préfecture sur X (anciennement Twitter), « à partir du début du mois de novembre, si les comportements ne changent pas, le préfet pourra prononcer la suspension administrative du permis de conduire ». Pour l’heure, l’infraction est passible d’une amende de 135 euros et d’une perte de trois points.
Une mesure qui suscite des avis partagés
Le retrait du permis serait-il plus dissuasif ? Les habitants des Landes expriment des opinions diverses. « C’est quand même assez strict », confie une conductrice. « Six mois, c’est long, mais c’est le risque. Il existe malgré tout des accidents mortels attribuables à l’usage du téléphone au volant », avance une autre.
Utiliser le téléphone en conduite multiplie d’environ trois fois le risque d’accident. Lire un SMS porte ce risque à 23 fois davantage. Pour une association regroupant les victimes de la route, retirer le permis pourrait agir comme un électrochoc. « C’est une mesure qui demande du courage, car elle ne sera pas nécessairement populaire, mais il est aujourd’hui indispensable de rappeler que téléphoner au volant est extrêmement dangereux. Cela équivaut à une dangerosité comparable à une alcoolémie de 0,8 g », affirme Pierre Lagache, représentant de la Ligue contre la violence routière. En 2023, la France a enregistré 390 décès dans des accidents imputables à un manque d’attention, principalement dû au téléphone.